C’est la Palestinienne d’origine arménienne Varsen Aghabegian qui a été nommée ministre des affaires étrangères par une Autorité palestinienne en plein remaniement dans la perspective encore très incertaine d’un retour à la paix à Gaza. L’Autorité palestinienne a annoncé les noms des nouveaux membres de son gouvernement le vendredi 29 mars, en précisant qu’en y intégrant des experts, il serait plus en mesure de reprendre le contrôle de Gaza, toujours aux mains du Hamas après sept mois d’une guerre dévastatrice menée par l’armée israélienne, décidée à éradiquer l’organisation islamiste palestinienne depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre contre le territoire israélien. Aghabegian est une historienne renommée dans le Moyen Orient. Après des études aux Etats-unis, elle a publié de nombreux ouvrages dont “The Saga of Survival,” dans lequel elle étudie la place et l’histoire des Arméniens dans la région. Discréditée en raison d’une corruption endémique et de son incapacité à endiguer une colonisation juive à marches forcées et violente en Cisjordanie, son bastion depuis que le Hamas l’a évincée de Gaza en 2007, l’Autorité palestinienne du vieillissant Mahmoud Abbas se présente comme la seule alternative viable dans la perspective d’une solution à deux Etats du conflit israélo-palestinien, rejetée par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou mais appelée de ses vœux par une grande partie de la communauté internationale, y compris les Etats-unis, principaux alliés d’Israël. Les Etats-unis ont d’ailleurs manœuvré en coulisses pour obtenir de l’Autorité palestinienne qu’elle se réforme et tente de regagner du crédit, sur la scène internationale comme dans les territoires occupés, où le Hamas reste populaire et avec lequel il faudra compter, sous une autre forme sans doute, peut-être fondu dans l’Autorité palestinienne. La nomination d’une Arméno-palestinienne sans compromission politique à la tête de la diplomatie palestinienne est en tout cas un message fort adressé en ce sens.
