Dans un long article sur OC Media intitulé » Aliev regarde vers l’ouest », le journaliste détaille la nouvelle stratégie de Bakou qui vise à se rapprocher de l’Occident, à la faveur notamment du deal sur le gaz récemment signé avec l’UE. Mais les Européens ne sont-ils pas en train de commettre une grave erreur ? Car en fait, Aliev ne va pas pouvoir tenir ses promesses en matière de fourniture de gaz. Voici ce qu’explique l’article :
» Alors que les pays occidentaux considèrent l’Azerbaïdjan comme une source fiable de pétrole et de gaz naturel, certains ont déclaré que l’Azerbaïdjan pourrait ne pas être en mesure de répondre aux besoins énergétiques de l’Occident, du moins à court terme.
L’Azerbaïdjan ne peut jouer un rôle important dans la situation actuelle, compte tenu de ses indicateurs de production et de ses infrastructures », a déclaré à OC Media Gubad Ibadoghlu, économiste politique azerbaïdjanais et chercheur invité à la London School of Economics. Il ne serait pas juste de s’attendre à ce que cela se produise au cours des trois prochaines années, car cela nécessite certainement beaucoup d’investissements et de temps ».
Il y a aussi la question de la taille réelle des réserves de gaz que l’Azerbaïdjan contrôle.
Permettez-moi de dire qu’actuellement, il n’y a pas beaucoup de gaz en Azerbaïdjan », a déclaré Matthew Bryza, l’ancien ambassadeur américain en Azerbaïdjan, dans une interview accordée à Voice of America. Au lieu de fournir le gaz lui-même, Bryza a suggéré que les États-Unis considèrent l’Azerbaïdjan comme un point de transit possible pour le gaz en provenance du Turkménistan, qui possède les deuxièmes plus grandes réserves de gaz naturel du monde – bien qu’un point de friction possible puisse être l’opposition continue au projet par la Russie et l’Iran.
La relation entre l’Azerbaïdjan et les pays occidentaux n’est pas non plus unilatérale : tout comme les pays occidentaux ont besoin des combustibles fossiles de l’Azerbaïdjan, ce dernier a besoin des marchés et des technologies occidentaux.
Le développement du secteur non pétrolier dépend fortement de l’accès au marché occidental », explique Gubad Ibadoghlu. La coopération avec l’Occident joue un rôle très important en termes d’entrée de devises en Azerbaïdjan et de modernisation de l’économie ».
Gubad Ibadoghlu a également souligné qu’il doutait de la possibilité de réformes intérieures qui pourraient résulter d’un tournant pro-occidental.
L’Occident connaît bien l’Azerbaïdjan. Les intérêts de l’Occident ne dépendent pas du développement des valeurs démocratiques nécessaires en Azerbaïdjan », a déclaré M. Ibadoghlu. Dans un régime autoritaire, la possibilité de résoudre les problèmes avec une seule personne vous permet de gagner du temps et en même temps d’obtenir ce que vous voulez ».
L’Occident ne croit pas que le régime actuel de l’Azerbaïdjan changera bientôt et ne prend aucune mesure pour le faire changer.
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https://oc-media.org/features/ilham-aliyev-looks-west/
