A l’appel du CCAF Région Sud et de l’Abris’ club, une centaine de personnes s’étaient rassemblées Place Gabriel Péri, devant le Monument aux morts de Toulon ce vendredi 23 octobre
pour manifester leur soutien aux Arméniens et dénoncer les bombardements intensifs sur les populations civiles par l’Azerbaïdjan appuyé par son allié turc, à la tête du commandement militaire.
Face au public qui brandissait de nombreux drapeaux français, arméniens et arstakhiotes ainsi que des affiches revendicatives, la présidente de l’Abris’ club Maryse Grigorian a remercié le public et Hubert Falco, maire de la ville de Toulon, ancien ministre et ancien sénateur, pour leur présence.
Une minute de silence a été respectée en la mémoire du professeur Samuel Paty ainsi qu’à celle des héros d’Arménie, encore enfants, et de leurs pères tombés sous les balles de la barbarie intransigeante des Azéris.
Républicaine, Maryse Grigorian a salué la France pour son soutien au peuple arménien depuis plus de 100 ans, rendant également hommage à Hubert Falco pour son engagement auprès de la communauté arménienne de France.
Après les formules de politesse, sans ambages, la présidente a dénoncé avec force l’attitude du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, convaincu d’être stratège, devant la représentation nationale.
Ce dernier affirmait le devoir de neutralité de la France dans le conflit du Haut Karabagh, nonobstant les propos du président de la République Emmanuel Macron qui, avec lucidité et courage, dénonçait « la ligne rouge » franchie par la Turquie en s’engageant avec ses mercenaires djihadistes aux côtés de l’Azerbaïdjan.
Maryse Grigorian invitait M.Le Drian à reconsidérer l’impératif qui l’oblige, et de choisir enfin l’honneur et la lucidité, comme de grands hommes politiques ont su le faire dans certaines circonstances.
AMBITIONS DE PANTURQUISME
La présidente a rappelé que la guerre que mènent l’Etat azéri
et son cousin turc contre le peuple arménien d’Artsakh qui vit sur ses terres ancestrales, est la continuité du génocide de 1915 perpétré par les Turcs contre les Arméniens, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs sous l’Empire Ottoman.
Julien Dicko Harounian, président du CCAF Région Sud, a pris la parole pour dénoncer et condamner les bombardements que subissent les Arméniens d’Artsakh qui vivent depuis le IVe siècle sur cette terre, devenue le théâtre d’une guerre de territoire exacerbée par la Turquie qui jette de l’huile sur le feu.
« MÊMES RACINES, MÊMES CAUSES » J.D.H
Le président a mis en garde l’opinion publique face à la haine que certains extrémistes importent sur le territoire national.
« La haine contre le professeur décapité en France et la même que l’on retrouve contre les Arméniens du Haut Karabagh » a affirmé Julien Dicko Harounian.
Il a exhorté les Français d’origine arménienne à interpeller les pouvoirs publics, les élus, les ministres et les médias pour les obliger à prendre position pour aider les populations arstakhiotes et instaurer une paix durable.
Le président s’est ému de l’attitude de TF1 qui avec complaisance a diffusé lors du 20h de jeudi soir un publireportage pro azéri, masquant avec outrance les réalités du conflit en Artsakh.
Ce parti pris a été dénoncé par une vague de mécontentements auprès du médiateur et de la Rédaction de la chaîne.
« NOTRE FORCE, C’EST NOTRE MOBILISATION » J.D.H
Le président du CCAF Région Sud a salué la mobilisation et la solidarité exemplaire de tous les arméniens du monde pour leurs sœurs et frères d’Arménie.
Énumérant les nombreuses initiatives humanitaires qui sont acheminées par avions cargos en Arménie, Julien Dicko Harounian a encouragé la diaspora à continuer d’envoyer de l’argent au Fonds arménien ( Himnaderam) qui répond ainsi aux besoins précis de la République d’Artsakh.
Devant l’imposant Monument aux morts, le président a rendu un hommage vibrant au résistant Missak Manouchian tombé pour la France en combattant les mêmes fascistes qui sont en Azerbaidjan et en Turquie, ceux-là mêmes qui veulent éliminer le peuple arménien, sous les huées du public et les slogans anti Aliev et Erdogan.
Le public a interprété les hymnes nationaux à capella en fin de cérémonie.
A l’issue du rassemblement, plusieurs dizaines de personnes se sont rendues en marchant devant le Khatchkar situé dans un square de la ville.
Dans ce moment de recueillement , des chants arméniens éclairaient la nuit toulonnaise.
« Haghtelou enk » ( nous allons gagner) était scandé par l’assistance, drapeaux au vent.
Alain Sarkissian
