MEMRI
Le Pape Benoît XVI a été la cible de critiques virulentes en Turquie, suite aux remarques sur l’islam formulées dans son discours à l’université de Regensburg en Allemagne, où il a cité un texte du 14 ème siècle de l’empereur byzantin Constantin XI Manuel Palaiologos critiquant le prophète Mahomet et la notion de djihad dans l’islam. Parmi les détracteurs du Pape se trouvent le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, des ministres et des parlementaires du parti AKP au pouvoir, des leaders de l’opposition et une grande partie des médias turcs. Salih Kapusuz, vice-président de l’AKP, a déclaré que l’histoire se souviendrait du Pape Benoît XVI comme d’Hitler et de Mussolini.
Des voix se sont en outre élevées pour exiger l’annulation de la future visite du Pape en Turquie, prévue pour la fin novembre 2006. Voici quelques réactions des médias turcs aux déclarations du Pape :
Réactions officielles aux déclarations du Pape
Le Premier ministre Erdogan : « Le Pape doit revenir sur ses déclarations malheureuses, erronées et inquiétantes. »
Le quotidien Yeni Safak rapporte ainsi les propos du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan : « La déclaration du Pape et son attitude à l’encontre de l’islam – une religion qui signifie ‘paix’, et de son bien-aimé prophète, est malheureuse pour des raisons très graves. Elle n’est pas recevable (…) Le Pape n’a pas parlé comme un dignitaire religieux, mais comme un politicien ordinaire (…)
Nous espérons qu’il corrigera rapidement son erreur et ne compromettra pas le dialogue entre civilisations et religions. (…) Je pense qu’il doit revenir sur ses déclarations malheureuses, erronées et inquiétantes et demander pardon au monde islamique et aux musulmans. »
Au sujet de l’éventuelle visite du Pape, Erdogan n’a pas précisé si elle aurait lieu ou non. (1)
Ali Bardakoglu : Les paroles du Pape reflètent une mentalité de croisé.
La plupart des quotidiens turcs ont évoqué la déclaration officielle d’Ali Bardakoglu, qui dirige les Affaires religieuses et représente la plus haute instance religieuse : (2)
« Ce sont des remarques malheureuses, affligeantes et extrêmement inquiétantes, formulées au nom du monde chrétien, pour la paix et l’humanité (…) Si les commentaires du Pape reflètent la colère, l’hostilité et la haine qui sévissent en son for intérieur, nous sommes en présence d’une situation gravissime.
Bardakoglu a appelé le Pape Benoît à revenir immédiatement sur ses paroles et à demander pardon [aux musulmans]. Il a noté que l’approche occidentale de l’islam et de son Prophète était toujours teintée de préjugés, d’ignorance et de haine. [Il a dit] : « L’Eglise a organisé les croisades parce que l’islam était considéré comme un ennemi. (…) Ils ont tué des milliers de personnes (…) Depuis le quatrième siècle, les théologiens chrétiens ont divisé le monde entre chrétiens et monde satanique. Telle était leur mentalité. Ils considéraient que c’était une mission sacrée de combattre les non-chrétiens. En cela, la vision des croisés et de la guerre sainte est un élément fondamental de celle du clergé occidental. Je pense que la déclaration du Pape reflète la mentalité des croisés et des guerres saintes (…)
Au sujet de la déclaration du Pape selon laquelle en Islam, il n’existe pas de lien entre Dieu et la raison, Bardakoglu a dit : « Il faut s’interroger sur les actions de l’Eglise. L’Eglise a pris sa déformation de la religion pour de la raison. L’Eglise chrétienne a ignoré la raison pour servir ses propres intérêts, en contrôlant la foi de la population, en s’immisçant entre Dieu et l’individu et en exploitant la sainteté. S’il existe aujourd’hui un [sentiment] anti-religieux en Occident, c’est parce que l’Eglise chrétienne a ignoré la raison.
Insulter une religion, son prophète et ses saintes écritures est [un acte] d’une scandaleuse arrogance. C’est faire preuve d’hostilité et c’est une malheureuse incitation au conflit des religions (…) »
Le parlementaire, membre de l’AKP Salih Kapusuz : L’histoire se souviendra du Pape comme d’Hitler
Selon le journal laïque centriste à grand tirage Hurriyet, le vice-président du groupe parlementaire de l’AKP, le parlementaire Salih Kapusuz, a déclaré : « Il est clair qu’il [le Pape] est doté d’une mentalité moyenâgeuse obscurantiste. C’est un pauvre type qui n’a pas bénéficié de l’esprit de la Réformation dans le monde chrétien (…) Il s’efforce apparemment de faire revivre la mentalité des croisés. L’auteur se souviendra de Benoît XVI, l’auteur de ces remarques malheureuses et insolentes, comme d’Hitler et de Mussolini (…) Ce qui nous afflige est qu’en des temps aussi critiques, le siège papale est occupé par un personnage aussi hypocrite et pitoyable. Au nom de l’humanité et de la paix dans le monde, je condamne avec force et haine ce personnage (…) » (3)
Le ministre de l’Education au sujet du Pape : « Une personne [véritablement] sincère… saurait comment présenter ses excuses »
Hurriyet rapporte que le ministre turc de l’Education Huseyin Celik a déclaré que le chef spirituel d’une religion doit réfléchir, non une, mais dix fois avant de s’exprimer sur une autre religion, ajoutant : « Les paroles du Pape ont blessé et heurté le monde islamique. Il lui incombe de présenter ses excuses. » En référence aux regrets exprimés par le Pape face à la compréhension négative de ses paroles par les musulmans, Celik a dit : « Les regrets et les excuses sont deux choses très différentes. Une personne [vraiment] sincère, une personne vraiment affligée saurait aussi comment présenter des excuses. » (4)
« Le Pape s’est sali avec ses remarques et doit être purifié [par le baptême] avant de mettre le pied dans ce pays »
Le président de l’Union des Affaires religieuses [l’union des imams], Huseyin Demirci, a déclaré, en réaction aux remarques du Pape : « Le Pape, dont les propos découlent de l’ignorance, représente une menace pour le monde chrétien et la paix dans le monde. Avant que ses remarques insolentes ne se transforment en conflit entre musulmans et chrétiens, il doit présenter ses excuses. Autrement, sa visite dans notre pays n’aura aucune signification et pourrait entraîner des incidents indésirables. C’est pourquoi nous demandons au président [turc, Ahmet Necdet Sezer] d’annuler son invitation [chez le Pape, fin novembre]. Si le Pape désire venir en Turquie, ses prêtres doivent d’abord le baptiser. Le Pape s’est sali avec ses remarques et doit être purifié avant de poser le pied dans notre pays. » (5)
Le porte-parole de l’opposition laïque du Parti républicain du peuple (CHP) Halik Koc a aussi attaqué le Pape : « Le Pape met de l’huile sur le feu, dans un monde où le risque de conflit des religions va croissant. » Koc a en outre encouragé le Pape à s’excuser pour ses remarques avant sa visite en Turquie. » (6)
Le président du Parti de la patrie (centre droit), Erkan Mumcu, a déclaré : « Je ne veux pas voir dans mon pays cet homme qui m’a insulté, qui a insulté mon peuple, ma foi et mon Prophète. Ceci est une réaction très sincère. Il faudra qu’il présente ses excuses pour que je puisse éventuellement consentir [à sa visite]. » (7)
Réactions de chroniqueurs turcs aux déclarations du Pape
Les chrétiens et les Juifs sont des « vampires qui sucent le sang »
Le chroniqueur Hakan Albayrak du quotidien islamiste Milli Gazete, écrit : « (…) Je crache sur la logique du Pape Benoît XVI, qui dit que le djihad islamique contre ceux qui nous font la guerre, ceux qui nous oppriment et nous exilent, est ‘contre la raison et contre Dieu’, sans toutefois condamner les hordes de croisés, leur cruauté et les tortures exercées au nom de la ‘volonté de Dieu (…)
En accordant son ‘soutien spirituel’ aux croisades déclarées par George Bush, qui admire les pervers sermons télévisés aux Etats-Unis [des fondamentalistes Franklin Graham, Jerry Falwell, Jimmy Swaggart et Benny Hinn, etc.], Benoît s’est comporté comme le vrai Vatican. N’oublions pas que le Vatican s’est excusé auprès des Juifs et des chrétiens orientaux [orthodoxes] des souffrances infligées par les croisés, mais il ne s’est jamais excusé auprès des musulmans. Cela signifie que la papauté croit encore que c’est ‘la volonté de Dieu’ d’ébouillanter les musulmans, de griller et de consommer leurs enfants, d’incendier les musulmans dans leurs mosquées et de sommer les musulmans de ‘se convertir au christianisme ou de mourir.’ (…) Je n’attends pas d’excuses de Benoît pour ses paroles dégoûtantes. Qu’est-ce que cela changerait que vous présentiez vos excuses pour les croisades ? (…) Je vous souhaite de vous noyer dans votre haine. » (8)
Le chroniqueur Burhan Bozgeyik écrit dans Milli Gazete : « (…) Ainsi que nous l’avons dit à plusieurs reprises, le Vatican est derrière l’occupation du monde musulman. Ils ont commencé leur ‘invasion mentale’ avant leur invasion armée (…) Ce sont tous les mêmes : leurs rabbins, leurs prêtres, leurs cardinaux et leurs papes sont identiques à ces criminels qui tuent et pillent en Irak et en Palestine (…) » (9)
Le chroniqueur Aziz Karaca du quotidien turc islamique nationaliste Yeni Mesaj écrit : « (…) Le monde musulman n’a jamais eu le temps de se reposer et de vivre en paix à cause des agressions des chrétiens, dirigés par un Pape arrogant, et de leurs alliés les Juifs (…)
Il ne fait aucun doute que les paroles grossières, impolies et insolentes du Pape reflètent une haine croisée vieille de centaines d’années, émises par la bouche d’une instance supérieure. Ces expressions basses et méprisables siéent très bien au Pape et au monde qu’il représente. (…) Ils ne peuvent pas cacher plus longtemps leur cruauté, leur usurpation, leur perversion et le fait qu’ils sont des vampires qui sucent le sang. Ces traits deviennent apparents à la lumière de l’islam qui brille sur eux.
A présent, joignant toutes leurs forces, les Juifs et les chrétiens essaient d’éteindre cette lumière. Ils sont ridicules de croire qu’il leur sera possible d’éteindre cette lumière en lui soufflant dessus ensemble. Leur voix [nous] est familière, ainsi que leur style agressif. Voyez les expressions de tous les anciens Papes et du clergé ; voyez leurs déclarations ; vous en trouverez des centaines de milliers du même type. Rien n’a changé. Ils ont toujours la même haine et le même désir de vengeance à l’égard des musulmans (…)
Relisez les mots de cet homme arrogant [le Pape] et posez-vous la question : cet homme [est-il en droit] de poser le pied sur notre sainte terre ? » (10)
« Le premier endroit où cet infidèle [le Pape] qui insulte mon Prophète devrait se rendre, c’est l’Enfer, non la Turquie. »
Le chroniqueur Hasan Demir du quotidien turc islamique ultranationaliste Yenicag écrit, dans un article intitulé « Quel visage affichera-t-il lors de sa visite en Turquie ? » : « (…) Benoît, avant de devenir le 265 ème Pape – c’est-à-dire à l’époque où il s’appelait Ratzinger, a dit : ‘Que font les Turcs aux Etats-Unis ? Qu’ils aillent bâtir une union avec les Arabes.’ (…) Le Pape Jean Paul II n’a-t-il pas promu cet homme à la tête du plus important institut d’ ‘enseignement théologique’ ?
Aucun de ces [Papes] n’a employé le mot ‘terroriste’ en référence au PKK. Ces deux Papes ont prestement accepté les allégations de génocide contre les Arméniens. Tous deux ont accordé un soutien illimité au président des Etats-Unis Bush, qui a ouvert une croisade, et ils ne se sont jamais opposés à la tuerie, en Irak, de près de 300 000 civils, aux tortures et aux viols d’Abou Ghraib (…) Ont-ils élevé la voix quand les musulmans ont été tués [par les Serbes] ? Ils se sont secrètement réjouis, parce que ceux qui mouraient étaient musulmans, dans une croisade d’un genre nouveau. Le Vatican a-t-il émis le moindre son quand Israël a noyé le peuple libanais dans un bain de sang ? (…) Les croisés n’ont-ils pas tué deux millions de civils au Vietnam ? N’ont-ils pas tué en plus un million de personnes au Cambodge ? N’ont-ils pas éradiqué les Amérindiens sur l’ordre du Vatican ? (…) L’Inquisition n’était-elle pas une institution papale ? (…) [Le président] Bush, qui a transformé l’Irak en une mer de sang et a placé le PKK sous son aile, se considère comme le commandant des armées croisées. Le Pape a-t-il dit quelque chose à ce sujet ? Le premier lieu où cet infidèle qui insulte mon prophète devrait aller, c’est l’Enfer, non la Turquie. » (11)
« Si la fourberie [du Vatican] n’est pas reconnue…, elle pourra devenir une bombe atomique dont les conséquences dépasseront celles du 11 septembre. »
Le chroniqueur Taha Kivanc du quotidien islamiste Yeni Safak, considéré comme le porte-parole non officiel du gouvernement AKP, écrit : « (…) Quand j’entends le mot Vatican, la première chose qui me vient à l’esprit est le mot ‘fourberie’. Le Pape a-t-il cité ce dialogue historico-théologique qui a offensé le monde islamique avec des intentions innocentes ? Le Pape a-t-il été vraiment surpris ou affligé par les réactions des musulmans offensés, comme l’a ensuite prétendu l’Eglise ?
C’est ce que le Vatican veut nous faire croire, et certains pensent que nous devrions déjà laisser le Pape tranquille. Je ne pense pas que le Pape agissait innocemment quand il a intégré le sujet au programme, mais je pense aussi que nous ne devrions pas pousser plus loin le sujet. La raison en est simple : je suis conscient que le Vatican est tout à fait capable de manigances et je pense que l’intention du Pape, en délivrant son discours tout sauf innocent, était de provoquer une tempête – du style de celle qui souffle actuellement sur le monde islamique (…)
Nous avons vu comment la paix et l’harmonie ont déserté le monde après le 11 septembre. Ce que [je] pense du discours du Pape sur l’islam ? Mon opinion est que si la fourberie [du Vatican] n’est pas reconnue et que si rien n’est fait, celle-ci pourra se transformer en bombe atomique aux conséquences plus désastreuses que le 11 septembre. Attention… Méfiez-vous… » (12)
Cette dernière « opération » du Pape… est parfaitement compatible avec la politique de Bush ; « pour eux [les chrétiens], le massacre est une caractéristique génétique. »
Le chroniqueur Tamer Korkmaz du quotidien islamiste à grand tirage Zaman écrit : « (…) Le Pape a clairement insulté l’islam et notre Prophète avec cette ‘citation’ (…)
(…) Le Pape Benoît XVI s’est opposé à l’intégration de la Turquie à l’Union européenne, justifiant ce refus par les ‘différences religieuses’! Cette dernière ‘opération’ du Pape, qui a entraîné un ‘conflit des religions’ en augmentant les tensions dans le monde, siée parfaitement à la politique de Bush… Souvenons-nous que tout de suite après le 11 septembre, le président des Etats-Unis a parlé de ‘Croisades’. Il était évident qu’il ne s’agissait pas là d’un lapsus, ce qui a été prouvé depuis… L’apparence selon laquelle la cible est l’ ‘islam radical’ est trompeuse. La réalité est qu’il existe un front contre la religion de l’islam et les musulmans… La papauté est une institution politique au même titre que c’est une institution religieuse. L’offensive récente vise à adopter une position politique…
Ankara a déclaré que cette crise n’affectera pas la visite du Pape en Turquie. Le Pape visitera la Turquie [entre] le 28 novembre et le 1 er décembre, en tant qu’invité officiel du président Sezer… Nous verrons alors avec quel visage il se présentera.
Sezer a gardé le silence face aux insultes du Pape faites à l’islam et à notre Prophète… Une source diplomatique a confié [au quotidien turc à grand tirage] Hurriyet que la raison [du silence de Sezer] est que la Turquie n’est pas un Etat religieux mais un Etat laïque… C’est très certainement l’opinion de Sezer (…) » (13)
Husnu Mahalli, un ancien chroniqueur de Yeni Safak, actuellement chroniqueur pour le quotidien laïque centriste Aksam, écrit : (14) « (…) Contrairement à ce que pensent certains, le Pape a parlé en connaissance de cause, conscient de ce qu’il faisait. C’est le même Pape qui a pris la Turquie et l’islam pour cible avant sont élection, et qui a dissous le Comité pour le dialogue interreligieux après avoir été élu. Lors de sa première visite dans son pays, l’Allemagne, [en tant que Pape], ‘Sa Majesté’ a visité une synagogue juive, et là, dans une réunion privée avec 60 rabbins, il a discuté des moyens de lutte contre l’islam.
Ne gaspillez pas votre salive ; le Pape ne s’excusera jamais auprès des musulmans, bien au contraire. Ceux qui sont pour le dialogue des religions, des cultures et des civilisations se trouveront bientôt pris dans un monologue (…)
Pour eux [les chrétiens], le massacre est une caractéristique génétique (…) Nous nous trouvons de nouveau face aux pays et aux forces croisés. (…) C’est notre devoir d’être conscients de toutes les manigances de la partie adverse et de prendre toutes les précautions nécessaires à court, moyen et long terme. L’essentiel est de ne jamais accorder sa confiance à la partie adverse, jamais. Le jour viendra où ceux qui font confiance aux Etats-Unis, à Israël et à leurs partenaires occidentaux de complot se retrouveront nus. Parce que les Etats-Unis, Israël et les Européens, dotés d’une mentalité de croisés, ne pensent jamais à leurs alliés musulmans, les mettant facilement de côté. Ceux qui ne veulent pas se trouver marginalisés devraient se retourner avant que le malheur ne les frappe. Car ni le pouvoir et l’argent de Bush, Blair, Chirac et leurs semblables, ni les bénédictions du Pape, ne les protégeront de l’Enfer, dans ce monde et dans le monde à venir! »
« Peu importe avec quelle force nous déclarons que nous sommes ‘un pays musulman, moderne et démocratique’, nos mots ne convaincront personne si nous devenons les avocats de l’islam. »
Le chroniqueur Fatih Altayli, du journal laïque centriste Sabah, écrit : (15) « (…) Selon notre rapport [de Sabah, sur les déclarations du Pape relatives à l’islam], le directeur des Affaires religieuses Ali Bardakoglu a eu une dure réaction. La déclaration de Bardakoglu a été publiée dans la presse européenne – notamment italienne. Cela a créé une drôle d’impression.
Il semblait que la Turquie prenait le parti de parler au nom du monde musulman, alors qu’elle n’est en rien liée au type d’islam qui a été critiqué. La Turquie a joué le rôle de porte-parole de l’islam et des musulmans en Europe. Cela souligne l’aspect musulman de la Turquie , dans une Europe aux prises avec une grave islamophobie.
Tandis que cette impression se renforce, la phobie liée à l’islam radical se met peu à peu à englober la Turquie , ce qui affecte le processus d’entrée de la Turquie en Europe. Peu importe avec quelle force nous affirmons que nous sommes un pays musulman, moderne et démocratique ; nos mots ne convaincront personne si nous devenons les avocats de l’islam.
Si vous ajoutez à cela [la tentative ratée d’] assassinat du Pape (16) et le meurtre du prêtre à Trabzon, (17) [les chances de la Turquie d’intégrer l’Union européenne] sont compromises. »
[1] Yeni Safak (Turquie), 17 septembre 2006.
[2] Hurriyet (Turquie), 14 septembre 2006. Un rapport similaire a paru dans Sabah, Yeni Safak et Yenicag à la même date.
[3] Hurriyet (Turquie), 16 septembre 2006.
[4] Hurriyet (Turquie), 17 septembre 2006.
[5] Hurriyet (Turquie), 19 septembre 2006.
[6] Turkish Daily News (Turquie], 16 septembre 2006.
[7] Hurriyet (Turquie), 17 septembre 2006.
[8] Milli Gazete (Turquie), 17 septembre 2006.
[9] Milli Gazete (Turquie), 20 septembre 2006.
[10] Yeni Mesaj (Turquie), 18 septembre 2006.
[11] Yenicag (Turquie), 18 septembre 2006.
[12] Yeni Safak (Turquie), 18 septembre 2006.
[13] Zaman (Turquie), 19 septembre 2006.
[14] Aksam (Turquie), 19 septembre 2006. Pour en savoir plus sur Husnu Mahalli, voir la Dépêche spéciale n° 857 de MEMRI, « Le chroniqueur d’un quotidien islamique turc: Les Etats-Unis, pays damné de Dieu ; le meurtre est génétiquement inscrit dans la culture américaine.’, http://memri.org/bin/french/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP85705 , et la Dépêche spéciale n° 1114 de MEMRI « Hamas Visit to Turquie Deepens Secular-Islamist Rift, » 14 mars 2006, http://memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP111406
[15] Sabah (Turquie), 17 septembre 2006.
[16] Référence à la tentative d’assassinat du Pape de 1981, par le Turc Mehmet Ali Agca.
[17] En février 2006, un prêtre catholique a été assassiné dans une église de Trabzon, en Turquie, par un islamiste.