S’exprimant au centre culturel turc de New York en présence d’Hillary Clinton devant les membres de la communauté turque le dernier jour sa visite aux Etats-Unis, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a mentionné le débat en cours au sujet du génocide arménien notant que les événements de 1915 doivent être laissés aux historiens.
M.Erdogan a mentionné la récente visite du chef spirituel des arméniens en Turquie, le Patriarche Mesrob II, notant « regarder, ils n’ont pas même voulu que le Patriarche arménien Mutafian s’exprime ici. Pourquoi n’ont-ils pas voulu qu’il parle ? Parce que les Arméniens qui vivent parmi nous en Turquie, nos citoyens arméniens, n’ont aucune demande. J’ai des citoyens arméniens dans mon propre parti….. Il y a une diaspora (arménienne) ici, je parle ouvertement maintenant, ils sont derrière leurs propres intérêts et poursuivent ces revendications pour voir ce dont ils pourront tirer profit ».
Indiquant que plus d’1 million de documents dans les archives turques avaient été classifiés, M.Erdogan a indiqué que la Turquie veut que l’Arménie et d’autres pays ouvrent leurs archives.
« Ces documents devraient être examinés, et un rapport devrait être préparé » a-t-il précisé. « Comme politiciens, nous ne prendrons une décision qu’après. Si la Turquie a fait quelques erreurs, nous pourrions revenir sur notre histoire. Mais êtes-vous prêt à faire ainsi ? Nous restons fermes sur cette question et nous continuerons à faire ainsi » a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a aussi employé son discours à inviter les citoyens turcs vivant aux USA à devenir des citoyens américains notant que cela aiderait à améliorer les relations entre les deux pays.
Le Premier ministre turc avait déjà lancé deux mises en garde aux autorités américaines lors d’un discours qu’il a prononcé jeudi devant le Conseil des relations étrangères (ou CFR, »Council on Foreign Relations »).
M. Erdogan avait tout d’abord dénoncé l’initiative des démocrates de vouloir faire adopter un projet de loi reconnaissant le génocide’ des Arméniens sous l’empire Ottoman. « Le vote d’un tel projet de loi peut empoisonner les relations turco-américaines’ » avait-t-il mis en garde.
« Le fait de placer ce projet de loi à l’agenda législatif du Congrès américain blesse le peuple turc et peut blesser profondément les relations turco-américaines », avait-t-il ajouté.
« Il est du devoir de tous nos amis américains d’empêcher le vote de ce projet de loi » avait-il déclaré.
En second lieu, M. Erdogan avait appelé les USA à accomplir des pas concrets pour l’éradication du Pkk du nord de l’Irak. « Mais malheureusement nous n’avons pas encore vu l’accomplissement de ces pas et les attaques grandissantes du Pkk accroient le trauma dans la société turque et mettent la patience du peuple turc à rude épreuve, réduisent les choix du pouvoir politique », avait-t-il averti, faisant ainsi allusion à une intervention de l’armée turque si nécessaire contre le Pkk dans le nord de l’Irak.
Ankara a plusieurs fois menacé dans le passé de lancer des opérations militaires en Irak du nord contre le Pkk si Bagdad et Washington n’empêchent pas les activités du Pkk.
« ‘La saisie sur les terroristes Pkk d’armes américaines a également provoqué d’importantes réactions dans la population turque » avait-il précisé par ailleurs.