Reconnaissance du génocide Arménien: Abraham H. Foxman se justifie

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La rédaction des « Nouvelles d’Arménie Magazine » vous propose la traduction d’un article paru dimanche 9 septembre 2007 dans le quotidien israëlien « Jerusalem Post » consacré à la reconnaissance du génocide des Arméniens.

« Explication sur la controverse sur le génocide arménien » par Abraham H. Foxman

L’un des sujets préférés de discussion lors des conférences entre Israéliens et Juifs américains est comment pouvons-nous nous comprendre vraiment . Nonobstant la tendance qu’il y a à exagérer l’espace qui nous sépare, il faut également prendre en compte les perspectives différentes qui existent entre les uns et les autres.

Un tel exemple a surgi avec les réactions violemment différentes des Israéliens et des Juifs américains dans la récente controverse sur les évènements de l’Empire d’Ottoman pendant la Première Guerre Mondiale. L’ADL a été prise au piège de cette controverse né en Nouvelle Angleterre sur la manière de décrire ces évènements. Tandis que nous avons toujours reconnu ce que les Turcs ont fait aux Arméniens en cette période comme des massacres et des atrocités, nous n’avions pas employé le terme de génocide.
Nous ne soutenions pas aussi la résolution sur le Génocide Arménien actuellement en discussion devant le Congrès des Etats-Unis.

Des Arméniens Américains de Boston, dans la banlieue de Watertown, irrités par la position de l’ADL – bien que l’ADL soit juste l’une des nombreuses organisations juives ayant la même position – nous ont pris pour cible. Ils ont menacé d’annuler notre programme de prévention « Pas de Place Pour la Haine » si nous ne changions de position et ils ont engagé une campagne publique nous accusant de négation pour non-utilisation du terme de génocide.

A la lumière de cette chaude controverse et à cause de notre souci pour l’unité de la communauté juive à un moment de menaces croissante à l’encontre du peuple juif, l’ADL a décidé de revisiter la question et en est venu à partager le point de vue du Lauréat du Prix Nobel Elie Wiesel selon lequel les conséquences des actions contre les Arméniens étaient en effet équivalentes à un génocide. Si le mot de génocide avait existé alors, on l’aurait appelé un génocide.

Quelques-uns nous ont demandé pourquoi dire cela nous a pris si longtemps. La réponse est parce qu’au cours des années nous avions fait face à un dilemme. Pour nous, se concurrençaient des principes moraux. La sécurité et le bien-être des Juifs partout dans le monde sont des priorités pour l’ADL. Dans ce cas nous écoutions les vues des chefs de la communauté juive de Turquie, une communauté qui vit bien en Turquie, mais qui reste une petite communauté de 20000 personnes dans un pays de 65 millions de musulmans. L’un des principes directeurs de l’ADL est que quand des communautés juives nous font dans le monde entier appel sur les questions qui peuvent avoir un impact sur leurs vies, nous n’agissons pas comme si nous connaissions la situation mieux qu’eux. Nous leur prêtons attention.

Il y avait aussi notre souci pour la sécurité et le bien-être d’Israël, dont les relations avec la Turquie sont très critiques. Après les Etats-Unis, la Turquie est l’allié le plus important d’Israël.

D’autre part, nous n’avons pas voulu ignorer l’histoire de la tragédie arménienne. Ainsi, ces dernières années nous avons recommandé vivement aux leaders turcs de regarder le passé autrement qu’il ne l’avait fait jusqu’alors. Et nous avons désigné ces évènements comme des massacres et des atrocités. Nous n’avons juste pas employé le terme de génocide.

Notre maintien de l’équilibre entre deux impératifs moraux – le bien-être des communautés juives et la reconnaissance d’une injustice humaine- a été attaqué. Non seulement par des Arméniens qui ont protesté contre la non-utilisation par l’ADL du mot génocide, mais aussi par quelques voix bruyantes de la communauté juive

Pour être honnête j’ai compris la passion derrière ces appels mais j’ai été frustré et découragé par le fait que ces critiques ne prenaient pas au sérieux le dilemme auquel nous avions à faire face.

Tandis que quelques-uns dans la communauté arménienne d’Amérique ont accueilli notre changement de position, ils restent publiquement critiques quant à notre non-approbation de la résolution du Congrès que nous continuons à estimer contreproductive.

Cela a été couplé avec la critique des fonctionnaires du gouvernement turc (le Premier ministre Erdogan a appelé le Président Shimon Peres le pressant de « faire quelque chose » sur la décision de l’ADL). Les juifs de Turquie et beaucoup de fonctionnaires israéliens tout surpris que l’ADL, qui a été un des leaders dans la promotion des relations Turco-israéliennes et travaillant avec la communauté juive de Turquie puisse faire une telle chose.

Donc, il nous est devenu apparent, alors que le peuple juif fait face à des défis les plus grands depuis des décennies – la menace nucléaire iranienne, les théories de conspiration du présumé pouvoir Juif et de sa déloyauté, des efforts de boycott contre Israël – que nous allions être sans cesse embourbés dans une lutte interne sur la question arménienne, qui aurait eu pour effet de nous paralyser et rendre impossible notre concentration sur ces autres défis monumentaux.

Donc nous avons publié notre déclaration. Nous avons employé le terme de génocide pour une tragédie que nous avons toujours reconnu . Nous avons invité les Turcs et les Arméniens à créer eux-mêmes un mécanisme permettant de se réconcilier.

Nous ne devons pas d’excuses sur le choix de la voie avec laquelle nous avons traité ce sujet sensible. À chaque point de notre processus décisionnel nous avons essayé d’être au plus vrai de nos principes et priorités.

Nous continuerons à travailler au nom du peuple juif et dans le processus pour la création d’un monde plus tolérant pour tous.

Jérusalem Post

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Author: raffi

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