L’Union européenne et l’Otan ont accueilli avec prudence la réélection annoncée de Mikheïl Saakachvili à la présidence géorgienne, invitant Tbilissi à « s’attaquer aux défaillances » signalées par les observateurs de l’OSCE.
Si la Commission européenne a souligné « attendre les résultats finaux de ces élections », le diplomate en chef de l’UE Javier Solana, lui, a « félicité les Géorgiens pour le déroulement pacifique d’une élection vraiment concurrentielle ».
M. Solana s’est néanmoins gardé de nommer le vainqueur et a appelé à « terminer le plus vite possible le comptage des voix et à ce que toutes les allégations d’irrégularités soient vérifiées comme il se doit », selon un communiqué.
La porte-parole de la Commission européenne, Christiane Hohmann, a souligné que la mission d’observation des élections de l’OSCE avait dimanche fait « deux remarques » : que l’élection avait été « globalement libre » et « concurrentielle » mais aussi qu’il y avait eu des « lacunes ».
« Il faut que la Géorgie s’attaque à ces défaillances, cela fait d’ailleurs partie de notre coopération (de la Commission) avec la Géorgie de l’assister dans son processus de réforme », a-t-elle souligné.
Du côté de l’Otan, le porte-parole James Appathurai a également « salué l’évaluation préliminaire » faite par les observateurs internationaux de l’élection présidentielle, « indiquant qu’elle a été l’expression du libre choix du peuple géorgien ».
Soulignant qu’il s’agissait là d’une étape importante dans le développement de la démocratie en Géorgie, M. Appathurai a cependant noté qu’il « faudrait que toutes les irrégularités relevées par les observateurs internationaux soient réglées avant l’organisation au printemps des élections législatives ».
En attendant, a-t-il dit, « l’Otan continuera d’approfondir son +dialogue intensifié+ avec la Géorgie, et de soutenir les efforts pour que les normes euro-atlantiques y soient observées ».
Selon la commission électorale, Mikheïl Saakachvili a remporté dès le premier tour l’élection anticipée de samedi avec 52,8% des voix, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins, à l’exception de ceux de 43 bureaux de vote à l’étranger.
Mais le principal rival du président sortant, Levan Gatchetchiladzé, qui a remporté 27% des suffrages selon la commission électorale, conteste ces chiffres et réclame un second tour.
M. Saakachvili, porté au pouvoir par la « révolution de la rose » en 2003 et qui entretient des relations houleuses avec Moscou, est partisan d’une adhésion de son pays à l’UE comme à l’Otan.
Il a été le chouchou des Européens comme des Américains, qui espéraient voir les changements démocratiques entamés par cet ancien avocat formé aux Etats-Unis et en France s’étendre au reste du Caucase.
Son image s’est cependant ternie avec la répression de manifestations de l’opposition en novembre dernier et l’instauration de l’état d’urgence.