L’Union européenne pourrait réussir à organiser le mois prochain une rencontre potentiellement décisive entre le premier ministre arménien Nikol Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, a déclaré vendredi un haut fonctionnaire de l’UE.
Aliyev et Pashinian devaient se rencontrer en marge du sommet de l’UE du 5 octobre à Grenade, en Espagne. M. Pashinian espérait qu’ils signeraient à cette occasion un document définissant les principaux paramètres d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Cependant, Aliyev s’est retiré des pourparlers à la dernière minute. Il semble également avoir annulé une autre réunion que le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, avait prévu d’organiser à Bruxelles à la fin du mois d’octobre.
Le fonctionnaire européen, qui n’a pas souhaité être identifié, a déclaré au service arménien de RFE/RL que M. Michel et d’autres représentants de l’UE menaient actuellement des discussions séparées avec Erevan et Bakou dans le but de reprogrammer la réunion trilatérale pour le mois de décembre. Bien qu’aucun accord n’ait été conclu jusqu’à présent, le sommet pourrait avoir lieu le mois prochain, a déclaré le fonctionnaire.
M. Pashinian a quant à lui déclaré qu’il n’avait pas encore reçu « d’invitation à la prochaine réunion de la part de Charles Michel ». S’exprimant lors du Forum annuel de Paris sur la paix dans la capitale française, il a déclaré que l’accord de paix pourrait être signé « dans les prochains mois » si l’Azerbaïdjan s’engageait à reconnaître mutuellement les frontières de l’ère soviétique et à mettre en place un mécanisme correspondant pour délimiter la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
M. Pashinian a mis en doute la volonté de Bakou d’agir de la sorte, affirmant que les responsables azerbaïdjanais, les universitaires et les médias contrôlés par le gouvernement promeuvent de plus en plus « le concept de ce qu’on appelle l’Azerbaïdjan occidental », qui englobe une grande partie de l’Arménie d’aujourd’hui. Il s’agit d’un « concept visant à préparer une nouvelle guerre contre l’Arménie », a-t-il affirmé.
Le fonctionnaire de l’UE a déclaré à cet égard qu’Aliyev a reconnu à plusieurs reprises l’intégrité territoriale de l’Arménie lors des discussions avec Pashinian sous l’égide de l’UE. Le dirigeant azerbaïdjanais ne l’a toutefois pas fait publiquement.
Le fonctionnaire basé à Bruxelles a également révélé qu’Aliyev s’était engagé à ne pas recourir à une solution militaire au conflit du Haut-Karabakh quelques jours avant que l’armée azerbaïdjanaise n’attaque le Karabakh et ne force la quasi-totalité de sa population à fuir vers l’Arménie.
