Revue de la presse arménienne du 11 décembre 2018

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Les analyses des résultats des élections législatives anticipées du 9 décembre dominent la presse du jour.

Retour sur les résultats des élections/ La presse revient sur les résultats des élections législatives anticipées du 9 décembre (cf. revue du 8 au 10 décembre 2018). La presse qualifie ces élections d’historiques, car pour la première fois il s’agissait d’élections libres et sans fraudes qui ne visaient pas à conforter un régime, mais à élire un parlement qui représentera le peuple. Le quotidien Hraparak indique que pour la première fois en Arménie ont eu lieu des élections pacifiques sans aucune criminalité et sans affrontements violents. Pourtant pour le quotidien, la période électorale était marquée par l’absence de débats idéologiques et de discussions de fond. Selon la presse, les résultats des élections étaient prévisibles et n’ont surpris personne. Selon Haykakan Jamanak, c’est la première fois depuis l’Indépendance de l’Arménie que les résultats des élections ne suscitent aucun doute quant à la légitimité du prochain parlement. Selon Haykakan Jamanak le fait que le taux de participation était plus faible qu’en 2017 ne veut pas dire que les électeurs sont passifs, mais que jusqu’ici les votes des personnes absentes du pays étaient exploitées par l’ancien régime. Nikol Pachinian en personne soutient également cette explication. Le quotidien rappelle que cet enjeu était soulevé par la presse et par l’ancienne opposition depuis des années. Selon 168 Jam, le fait qu’il n’y ait pas de suspens concernant la victoire de Nikol Pachinian aurait également affecté le taux de participation, car les électeurs auraient jugé leur vote peu important et ne se serait pas présentés aux élections. Pour Haykakan Jamanak le fait que la force politique de Nikol Pachinian ait reçu moins de pourcentage par rapports aux élections municipales (70,44% contre 81,06%) prouverait que la société est exigeante envers les autorités et que les autorités devraient faire des efforts. Selon le politologue Armen Baghdassarian, si jusqu’à présent la société abordait les erreurs de l’équipe de N. Pachinian avec compréhension, maintenant que N. Pachinian a tout le pouvoir nécessaire, il n’aura plus aucune excuse et devra faire face aux attentes de la société qui l’a porté au pouvoir en lui donnant « toutes les clés ». « A l’équipe de Pachinian maintenant d’analyser les raisons de cette baisse et d’en tirer les conclusions ».

Une opposition « constructive » ?/ La presse analyse le rôle de la future opposition souvent qualifié de « faible ». Les journaux voient un danger possible dans l’absence de confrontation de l’opposition sur les sujets politiques, car cette opposition aurait une orientation plutôt socio-économique. Selon le politologue Armen Baghdassarian, cette opposition s’abstiendrait des critiques sur les questions relatives à la sécurité et à la politique étrangère. Le politologue Gagik Hambarian espère qu’« Arménie prospère » et « Arménie lumineuse » seront une opposition constructive et soulèveront les enjeux nécessaires au parlement. Selon l’expert, le fait que ces deux partis n’aient pas fait une critique dure de N. Pachinian durant leurs campagnes électorales serait dû à la tendance inquiétante de la société qui attaque toute personne osant critiquer l’équipe de Nikol Pachinian.

Sur les forces restées hors-jeu/ La presse revient sur les forces qui ne se sont pas retrouvées au parlement. Le quotidien Jamanak rejette les critiques des Républicains et des Dachnak selon lesquelles dans le nouveau parlement ne seraient pas représentées les forces de l’idéologie nationaliste. Selon Jamanak, même si les trois forces qui se sont retrouvées au parlement ne font pas des discours nationalistes, le quotidien ne doute pas que ce nouveau parlement « formé par le libre vote de la nation est prêt pour travailler pour la nation ». Jamanak reproche aux Républicains et aux Dachnak d’être de faux nationalistes dont les vrais intérêts seraient uniquement monétaires. « Sous des prétextes nationalistes, ces forces ont détourné les fonds de la nation ». Selon Haykakan Jamanak, les Dachnak et les Républicains auraient reçu plus de votes que prédit par les prévisions sociologiques ce qui prouverait que ces forces ont quand mêmes des partisans, mais que ces partisans auraient honte de s’exprimer publiquement. Le quotidien note avec ironie que si les Républicains et les Dachnak n’avaient pas compromis l’adoption du nouveau Code électoral, ils seraient entrés au parlement, car le projet de Code proposait d’abaisser le seuil de passage et garantissait le passage d’une quatrième force. Le quotidien Aravot reprend ce reproche et note qu’il est partiellement incorrect car le projet proposait de supprimer le vote par classement grâce auquel les Républicains ainsi qu’« Arménie prospère » ont obtenu la plupart de leurs voix. Selon Haykakan Jamanak le fait que les « Sasna Tsrer/ Enragés de Sassoun» aient reçu moins de votes que prévu prouverait le « pragmatisme politique de la société ». Pour Haykakan Jamanak le fait que les forces qui favorisent la lutte armée même pour les développements internes (les « Sasna Tsrer/ Enragés de Sassoun», les Dachnaks et la filière Yerkrapah des Républicains) se soient retrouvées hors du Parlement dans le contexte des défis extérieurs serait inquiétant. Pour la presse, le fait que les candidats présentant des idéologies politiques aient reçu moins de votes que les candidats par classement révèlerait la nécessité de supprimer ce système qui favorise les réputations et les réseaux des individus au détriment des programmes politiques.

Quel sera l’avenir des « Dachnak » ?/ Selon Jamanak bien qu’autrefois les « Dachnak » aient disposé d’une crédibilité et d’un électorat important, ils les auraient perdus au fur et à la mesure en raison de leur « collaboration » avec les Républicains. Jamanak avance que les Dachnaks aurait sacrifié la vitalité du parti en échange d’une partie des pouvoirs que les autorités leur attribuaient. « Les « Dachnak » en soutenant un régime qui gaspillait les ressources d’Etat ont gaspille leur valeurs nationalistes ce qui a emmené a la diminution de potentiel du parti ». Ainsi le quotidien se demande s’il n’est pas temps pour le parti d’enchainer des changements internes notamment au niveau des dirigeants « qui ont fait du potentiel du parti un objet de commerce avec les Républicains ». Pour le quotidien il s’agit d’une chance pour ce parti ancien de se réinventer et de définir le rôle et le format du parti dans les nouvelles réalités arméniennes. Selon les sources de Hraparak, une rébellion interne au sein des « Dachnak » se serait manifestée pour changer de dirigeants notamment pour remplacer Hrant Margarian.

Les observateurs européens se félicitent des élections démocratiques en Arménie / La presse rend compte des avis des observateurs des élections. Les observateurs ont déclaré lundi que les élections législatives du 9 décembre étaient démocratiques, affirmant qu’ils n’avaient constaté pratiquement aucune irrégularité grave. Les observateurs principalement déployés par l’OSCE ont fourni l’évaluation la plus positive jamais réalisée par une mission de surveillance dirigée par l’Occident sur les principales élections tenues en Arménie. Dans un communiqué conjoint, ils ont déclaré que ces élections bénéficiaient d’une grande confiance du public et étaient marquées par une absence générale de malversations électorales, notamment d’achat de votes et de pressions sur les électeurs. Les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité, toutes les étapes ayant été évaluées positivement par presque tous les observateurs, indiquant ainsi le respect général des procédures. Le décompte des voix a été évalué positivement dans tous les bureaux de vote observés sauf deux, ce qui indique que le processus de dépouillement s’est déroulé sans violations graves de la procédure. La presse rend compte également du communiqué de la Commission de la défense de la liberté de parole selon lequel les élections du 9 décembre étaient qualitativement différentes des élections précédentes et que les conditions de travail libres des journalistes étaient assurées.

Répartition des mandats/ Hraparak rend compte de la répartition des mandats. L’Alliance «Mon pas» aura 88 sièges dont 4 seront confiés aux représentants de minorités nationales, le parti «Arménie prospère» obtiendra 26 sièges et le parti «Arménie lumineuse» 18 sièges. Le nouveau parlement arménien comptera 132 législateurs, contre 105 de l’ancien parlement, car selon le Code électoral, l’opposition ne peut avoir moins d’un tiers des mandats à l’Assemblée nationale tandis que « Mon pas » a reçu plus de 70% des suffrages.

Rumeurs sur les futures nominations/ Selon les sources de Jamanak l’actuel Premier vice-Premier ministre par intérim Ararat Mirzoian serait nommé Président de l’Assemblée nationale. La députée d’ « Arménie prospère », Mme Naira Zohrabian, serait probablement nommée l’un des vices Présidents du parlement. Le chef du Service de la sécurité national (SSN), Artur Vanetsian, pourrait replacer Ararat Mirzoian. L’actuel Ministre par intérim des situations d’urgence, Felix Tsolakian, qui occupait le poste de chef de SNN adjoint de 2007 à 2013 serait nommé chef de SSN.

Rédaction : Lena Gyulkhasyan

Attachée de presse et de communication

Ambassade de France en Arménie

Stéphane
Author: Stéphane

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