La presse du jour est principalement consacrée aux déclarations des nouveaux membres du gouvernement Pachinian et aux commentaires sur les déclarations du Premier ministre concernant le conflit du Haut Karabakh.
Commentaires des experts sur la déclaration du Premier ministre concertant le retour du Haut Karabakh à la table des négociations/ L’hebdomadaire 168 jam rend compte des avis de différents expert sur la déclaration de Nikol Pachinian. Le politologue allemand Alexandre Rar se félicite de ces propos, qui démontreraient sa volonté de ne pas prolonger le conflit et montreraient sa vision réaliste de la situation. Selon Rar, dans les négociations autour du Haut Karabakh, la plus grande faute serait cette mise à l’écart, qui aurait fortement impacté le processus des négociations et repoussé sa résolution. Pour le politologue arménien Hovhannes Igitian, la déclaration de Pachinian serait pertinente notamment pour la sécurité du Haut Karabakh. A l’inverse, son collègue diplomate Ara Papian considère que ni Bakou, ni les médiateurs n’accepteront ce retour du Haut Karabakh à la table des négociations. Il souligne que même si à l’époque la communauté arménienne du Haut Karabakh se trouvait autour de la table, le Haut Karabakh en tant que pays n’en a jamais fait partie. En commentant la déclaration de Pachinian sur la nécessité de reconnaitre l’indépendance du Haut Karabakh, Papian considère que cela n’aurait pas lieu, car il ne sera pas indépendant et fera partie d’Arménie. Le conflit ne pourra pas être résolu par le biais des négociations, mais par « le renforcement de l’Arménie et l’affaiblissement d’Azerbaïdjan ».
Réactions autour de la nomination du nouveau chef de la police/ Le quotidien Aravot rend compte des mécontentements liés à la nomination de l’ancien chef adjoint de la police Valery Osipian au poste de chef de la police. D’après le politologue Armen Vardanian, cette nomination aurait provoqué des retours négatifs également dans l’entourage de Pachinian. Selon l’expert, malgré la réputation contestable d’Osipian, Pachinan a « choisi le pis-aller ». Le quotidien Hayots Achkarh revient sur le fait que Valery Osipian qui travaille dans le système depuis 1990, a avoué que la proposition de prendre les fonctions du chef de la police était une surprise pour lui, et qu’il avait accepté ce poste pour démontrer que la police était proche du peuple. Osipian a remarqué que le fait que la police ait accompagné les manifestants et assuré leur sécurité n’a pas échappé aux institutions internationales. Selon le nouveau chef de la police, l’une des priorités de son travail sera la lutte contre la corruption. A cet égard, Osipian compte embaucher de jeunes professionnels qui apporteront un regard frais tout en continuant les initiatives de l’ancien chef de la police qui aurait selon lui joué un rôle très important pour le déroulement pacifique des manifestations.
Les priorités du nouveau ministre de l’éducation et des sciences/ Le quotidien Joghovourd rend compte de son interview avec le nouveau ministre de l’éducation Arayik Haroutunian, dont il estime, étant donné son expérience dans le demain de l’éducation, qu’il possède l’expertise nécessaire pour assurer ses nouvelles fonctions. Le Ministre fait le constat que de nombreux problèmes demeurent, mais estime qu’ils n’ont pas été résolus faute de volonté politique et que maintenant la volonté est là. Parmi les problèmes, le Ministre accorde une grande importance à la politisation des écoles et des universités, ainsi qu’à la lutte contre la corruption : des pénalités juridiques seront introduites pour l’éradiquer.
Rappelons qu’Arayik Haroutunian est conférencier à Université d’Etat d’Erevan depuis 2007 où il est également chef du programme de maîtrise en études arabes modernes. Depuis 2017 il était membre du Conseil municipal d’Erevan où il s’occupait principalement des questions éducatives.
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
Attachée de presse et de communication
Ambassade de France en Arménie
