France- Arménie
Haykakan Jamanak, Azg, Golos Arménii et Novoyé Vrémia se demandent si Jacques Chirac a réellement présenté ses
regrets au PM turc Recep Erdogan concernant l’adoption par les députés français de la proposition de loi sur la
pénalisation du Génocide arménien ; ou bien s’agit-t-il d’une nouvelle provocation d’Ankara qui est accoutumé à
diffuser des informations erronées ? L’information concernant les regrets du Président Chirac a été diffusée, selon Azg,
par la Télévision publique turque, reprenant les propos du PM Erdogan affirmant que le Président français lui aurait dit,
à l’occasion d’une conversation téléphonique, être désolé du vote des députés français et lui promettant en outre de faire
tout ce qu’il pouvait pour la suite du processus parlementaire. Azg cite en parallèle l’AFP, selon laquelle l’Elysée
confirmait uniquement la conversation téléphonique, mais pas sa teneur, indiquant au contraire que le Président Chirac a
simplement réaffirmé la position qu’il a développée lors de son récent voyage en Arménie, à savoir d’une part la
nécessité pour la Turquie de reconnaître le génocide arménien, et d’autre part l’inutilité de la proposition de loi. C’est
cette même réponse qu’a donnée le service de presse de l’Elysée à l’agence arménienne Arminfo.
« Il faut remarquer, écrit Haykakan Jamanak, que la position de Jacques Chirac s’agissant de la proposition de loi PS
était restée incompréhensible à l’issue de sa conférence de presse à Erevan en marge de sa visite d’Etat, faute de
traduction, ce qui avait laissé supposer aux médias arméniens et étrangers que le chef de l’Etat français était favorable à
cette proposition de loi ». Haykakan Jamanak s’étonne : « la presse mondiale a commenté le vote de l’AN française
soit sous la lumière de l’adhésion de la Turquie à l’UE, soit sous l’angle de l’approche des consultations électorales en
France, mais aucun média n’a eu l’idée de dire que, par ce geste, la France a contribué au rétablissement de la réalité
historique et de la justice vis-à-vis du peuple arménien. En général, l’Arménie qui est la première à être concernée par
ce vote, est mentionnée à la fin des articles de la presse mondiale.
Il ne nous reste qu’à assumer le rôle d’observateur et
de suivre les futurs développements que suscitera encore le vote de l’AN française ».
La presse arménienne rend compte de l’enlèvement de la stèle de bronze dédiée aux rescapés du génocide, survenu deux
jours après le fameux vote de l’AN française, dans la ville de Chaville. La presse estime qu’on ne peut manquer d’y voir
la marque du négationnisme, même si la nature des faits n’est pas encore avérée.
C’est également dans le contexte du vote de l’AN française que la presse commente la provocation d’Ankara selon
laquelle les forces arméniennes auraient ouvert le feu en direction de la frontière turque, le 11 septembre ; cependant
cette information a été diffusée par la partie turque avec deux jours de retard. Le Ministère arménien de la défense a
qualifié d’absurde cette information, rappelant à la partie turque que la frontière arméno-turque est surveillée non pas
par des forces arméniennes, mais russes.
Arminfo du 16/10 reproduit l’interview du chef de la diplomatie arménienne, Vartan Oskanian, accordée à la Télévision
publique : l’Arménie ne ménageait pas ses efforts pour tenter de normaliser ses relations avec la Turquie. Le Ministre a
toutefois souligné que le déni persistant par la Turquie du génocide arménien restait le principal obstacle à
l’établissement de contacts entre les deux pays, dont les frontières terrestres sont fermées sur décision d’Ankara depuis
1993. Commentant le vote par l’Assemblée nationale française et les vives réactions qu’il a suscitées en Turquie,
M. Oskanian a estimé que le refus de la Turquie de reconnaître le génocide pouvait être considéré dans une certaine
mesure comme une poursuite de ce génocide.
« Le Président Chirac n’a pas demandé pardon au PM turc »- Azg
« Tirs en direction de la Turquie »- Haykakan Jamanak
« Les pardons de Chirac : piège de la presse [turque]- Novoyé Vrémia
« La France n’a plié même après l’hystérie turco-azerbaïdjanaise » -Hayots Achkhar
Hayastani Hanrapetoutioun et Haykakan Jamanak font état du départ du Premier Ministre, Andranik Markarian à
Paris, le 16 octobre, pour une visite de travail de trois jours. La délégation du PM comprend le Ministre des Finances,
Vartan Khatchatrian, l’Ambassadeur d’Arménie en France, des députés de l’AN, les gouverneurs des régions de Lori et
de Guégarkounik, des vice-ministres etc. La délégation arménienne conduite par le PM participera aujourd’hui à la
conférence de coopération décentralisée des villes jumelées de la France et d’Arménie, qui se tiendra au Sénat. La
délégation arménienne prendra part aux réceptions organisées en l’honneur du PM arménien par les Présidents du Sénat
et de l’AN française.
168 Jam écrit que l’administration de l’usine française de ciment « Lafarge » mènerait des négociations intenses avec
les hommes d’affaires arméniens Gaguik Tsaroukian et Mikhaïl Baghdassarov, les deux étant propriétaires des usines de
ciment. La société française envisagerait d’acheter les usines appartenant aux deux hommes d’affaires arméniens
mentionnés.
Affaires intérieures
L’ensemble de la presse continue de commenter la décision de l’AN qui a autorisé à l’issue d’un vote du 13 octobre
(cf.la revue du 14/10) les autorités judiciaires arméniennes à entamer une procédure contre le membre du parti
Républicain, Hakob Hakobian, accusé de hooliganisme (pour avoir fomenté une attaque contre les installations de gaz
Armrosgazprom d’un village de son district, Hayanist, pour protester contre l’arrêt de livraison de gaz liquéfié aux
stations illégales de gaz dont il était propriétaire). Le procureur général, Aghvan Hovsépian, a cependant présenté au
Parlement de nouvelles charges contre lui dont la corruption et la fraude fiscale à grande échelle. La presse rappelle que,
par son vote, l’Assemblée nationale a permis au procureur de poursuivre le député à condition qu’il ne soit pas placé en
détention préventive. En outre, le Parquet devra à nouveau en appeler au Parlement pour la levée de l’immunité du
parlementaire en cause, une fois l’enquête conclue afin de décider de la tenue d’un procès.
Lors d’une visite de travail dans la région d’Ararat samedi dernier, le Président Kotcharian a commenté la décision de
l’AN et estimé qu’il était, en tant que chef d’Etat, en faveur de la levée en général de l’immunité parlementaire. La
décision de l’AN a montré que les parlementaires ont la volonté de donner suite au cours normal de la justice, même s’il
s’agit d’un de leur collègue. Le Président Kotcharian s’est dit extrêmement étonné de la position de l’opposition qui,
ayant récemment entrepris une campagne contre la criminalité, soutient quelqu’un dont l’implication dans le monde
criminel est notoire.
Le PM, Andranik Markarian, a également apprécié la décision de l’AN, estimant que tous sont égaux devant la loi,
indépendamment de leur adhésion à un quelconque parti.
Hayastani Hanrapetoutioun, 168 Jam, Aravot et Hayots Achkhar couvrent la conférence de presse du Président du
parti d’opposition, Orinats Yerkir, Arthur Baghdassarian, destinée à faire le bilan de sa récente visite à Londres où il a
constaté l’intérêt croissant des cercles politiques britanniques vis-à-vis du sud Caucase et de l’Arménie.
Les trois
principaux partis politiques de la Grande Bretagne ainsi que les médias manifestent de l’intérêt à l’égard de l’Arménie
avant les élections. La presse a cependant retenu les propos d’Arthur Baghdassarian selon lesquels son parti serait
victime de pressions exercées par les autorités.
Il vise notamment l’interdiction d’accès aux médias audiovisuels et les
problèmes constatés lors de l’organisation des rencontres avec l’électorat de son parti dans des salles publiques. Ainsi la
secrétaire de la fraction du parti, Mme Héguiné Bicharian dénonce, dans Aravot, le refus de l’administration du cinéma
« Hayastan » dans l’arrondissement Malatsia-Sebastia de mettre à disposition du parti sa salle dont OY se servait jusque
là sans problèmes pour organiser les rencontres avec son électorat.
Le porte-parole de la Présidence, Victor Soghomonian, s’est fait l’écho des accusations d’Arthur Baghdassarian, se
disant très surpris des propos de ce dernier qui réunit fréquemment ses affidés dans différentes villes du pays, à
Vanadzore, à Gumri, à Achtarak etc. En ce qui concerne les pressions dont parle Arthur Baghdassarian, Orinats Yerkir
cherche à se faire passer pour un parti victime. Les accusations du leader d’OY sont sans fondements.
Affaires régionales
Hayastani Hanrapetoutioun, Haykakan Jamanak et 168 Jam font état de la visite de travail de Vartan Oskanian à
Stépanakert, le 15 octobre. Le Ministre arménien a discuté du conflit du HK avec le « Président » Ghoukassian et son
« homologue » karabaghtsi, Georgi Petrossian, avant la rencontre avec Elmar Mammédiarov, prévue le 24 octobre à
Paris.
Haystani Hanrapetoutioun et Haykakan Jamanak font état de la visite de travail de Vartan Oskanian au Canada, le 17
octobre, où il s’entretiendra avec son homologue canadien, Peter MacKay, les membres du groupe d’amitié
parlementaire, Canada-Arménie, et les représentants de la communauté arménienne du Canada.