Les réactions à la déclaration de l’Ambassadeur des Etats-Unis sur le conflit du Haut Karabakh dominent la presse du jour.
Réactions à la déclaration de l’Ambassadeur des Etats-Unis sur le conflit du Haut Karabakh/ La presse continue à réagir à la déclaration de l’Ambassadeur des Etats-Unis Richard Mills – qui finit sa mission en Arménie – selon laquelle le règlement du conflit du Haut Karabakh ne pourra pas aboutir « sans le retour de certaines parties des territoires occupés » (cf. revue du 17 octobre 2018).
Le quotidien Haykakan Jamanak indique que les déclarations ont provoqué l’indignation de la société arménienne. Le quotidien rend compte de la réaction du porte-parole du président du Haut Karabakh David Babaian selon laquelle « certes, les territoires occupés doivent être restitués, mais que le Haut Karabakh n’aurait pas de territoires occupés ». Selon Haykakan Jamanak, la position exprimée par Richard Mills au sujet du statut quo renvoit au discours de la propagande azerbaïdjanaise, selon laquelle le blocage de l’Arménie résultant du conflit, « la mettra bientôt sur ses genoux ». Haykakan Jamanak indique que Richard Mills a également parlé de la position américaine concernant les relations arméno- iraniennes. M. Mills a indiqué que son gouvernement ne ferait pas de pressions sur l’Arménie pour mettre fin à ces relations ou devenir hostile envers l’Iran, mais que Washington attendrait que « l’Arménie s’exprime comme le font d’autres pays, ce qui peut être difficile, mais c’est ce que les Etats-Unis veulent ». Le quotidien rappelle que selon la position des Etats-Unis, l’Iran soutiendrait le terrorisme dans le monde. Haykakan Jamanak se demande pourquoi l’Arménie devrait « s’exprimer » sur la base de la position américaine même si l’Arménie est contre le terrorisme. La presse rend compte de la déclaration de Richard Mills selon laquelle il est de son devoir d’informer les investisseurs américains sur les difficultés subies par l’entreprise « Lydian Armenia» dont le travail est bloqué depuis quatre mois par des manifestants environnementalistes et des inspections (cf. revue du 1er au 3 septembre 2018). M. Millscraint les conclusions que les investisseurs pourraient tirer de ce cas. Le trihebdomadaire Golos Arménii indique qu’à la question de savoir si la position de la Russie envers le règlement du conflit du Haut Karabakh a subi des modifications, l’Ambassadeur de Russie en Arménie Sergey Kopirkin a indiqué que la position reste la même : « le règlement pacifique basé sur les intérêts des deux parties ». Selon l’Ambassadeur Kopirkin, à l’heure actuelle il ne voit pas d’autres alternatives au groupe de Minsk pour le règlement du conflit du Haut Karabakh.
Robert Kocharian fera son retour sur la scène politique avec son propre parti politique / La presse rend compte de l’interview du deuxième Président de l’Arménie Robert Kocharian au media russe Ria Novosti. Robert Kocharian, a déclaré qu’il envisageait de créer un parti politique et de devenir opposant. Selon R. Kocharian, cette décision serait dans l’intérêt du pays, car il constate « un grave vide dans l’opposition » qu’il a l’intention de combler. Selon R. Kocharian, il ne prétendrait à aucun poste important, mais que les développements l’entrainent dans le processus étant donné son historique personnel. R. Kocharian a indiqué qu’il ne participerait pas aux élections législatives de décembre, car il n’arriverait tout simplement pas à le faire étant donné qu’il doit créer un parti politique « à partir de rien, au lieu de restaurer quelque chose qui existait déjà ». Selon lui, son parti sera constitué du cercle de l’ « ancienne équipe », mais aussi, compte tenu de la situation, il est nécessaire d’impliquer de nouvelles personnes talentueuses, jeunes et dynamiques. Evoquant la légitimité des élections législatives de décembre, R. Kocharian a déclaré que la légitimité de ces élections serait douteuse. Selon lui, jusqu’à ce que l’euphorie révolutionnaire domine dans la société, cette légitimité ne serait pas contestée, mais qu’avec la diminution de cette euphorie la question de la légitimité émergerait. Selon R. Kocharian, dans un ou deux ans, le nouveau parlement ne reflètera plus le sentiment réel de la société et de nouvelles élections auront lieu. R. Kocharian avance que les élections anticipées ne sont pas nécessaires, car le parlement actuel ne créerait pas d’obstacles dans le travail du pouvoir exécutif et a voté pour presque tous les projets de loi du gouvernement. Selon Kocharian par le biais de ces élections, le pays serait sur le point de former un autre monopole politique, ce à quoi s’opposait la révolution de velours.
Gagik Tsaroukian chercherait un partenariat avec les « Sasna Tsrer/ Enragés de Sassoon » / Le quotidien Hraparak se demande sous quel format la force politique de l’oligarque Gagik Tsaroukian, le parti « Arménie prospère » participera aux élections législatives. Rappelons que pour le moment « Arménie prospère » est représentéd au parlement au sein de l’alliance « Tsaroukian ». Hraparak n’exclut pas que M. Tsaroukian puisse envisager un partenariat avec le parti « Sasna Tsrer/ Enragés de Sassoon » étant donné la popularité de ce parti à l’heure actuelle et le fait que la plupart des membres de ce groupe s’étaient retrouvés en liberté grâce aux garanties présentées par sept députés de fraction « Tsaroukian » (cf. revues du 14 juin 2018 et du 16 au 18 juin 2018).
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
Attachée de presse et de communication
Ambassade de France en Arménie