Les réactions à la vente d’un satellite français à l’Azerbaïdjan/ Le quotidien Jamanak indique que même si la France a démenti l’information selon laquelle elle vendrait des armes à l’Azerbaïdjan, elle aurait vendu un satellite à la partie azerbaïdjanaise ce qui pourrait de facto affaiblir la défense de l’Arménie. Le politologue de l’Institut des d’Etudes politiques de Paris, Kayts Minassian, avance que le satellite vendu par la France permettrait à la partie azerbaïdjanaise de localiser les forces armées arméniennes sur la frontière, ce qui représenterait un danger pour la sécurité du pays. Le politologue avance qu’étant donné le rating international bas de l’Azerbaïdjan, les politiciens français seraient plus prudents dans leurs relations avec l’Azerbaïdjan si la partie arménienne exprimait une position dure envers cette question. Jamanak avance que le rapprochement entre la France et l’Azerbaïdjan serait dû aux démarches des Etats-Unis, ce qui rendrait les pays européens anxieux. Selon le politologue Anouche Sedrakian les pays européens chercheraient des alliés dans ce région, mais que l’Arménie ne leur intéresserait pas car les pays européens auraient des problèmes à résoudre dans les domaines énergétique, économique et militaire, dans lesquels l’Azerbaïdjan aurait des ressources à offrir aux Européens. Jamanak indique également que le Président azerbaïdjanais se rend à Paris le 20 juillet et rappelle qu’il avait adressé une lettre au Président français en indiquant que l’Azerbaïdjan plaçait « son espoir dans la France et Emmanuel Macron pour la résolution juste du conflit du Haut Karabakh ».
Eventuelles difficultés dans l’organisation du sommet de la Francophonie/ Le quotidien Hraparak avance que les autorités arméniennes feraient face à des difficultés logistiques dans l’organisation du 17e Sommet de la Francophonie qui doit se tenir cet octobre à Erevan. Selon Hraprak Erevan ne disposerait pas d’assez d’hôtels pour pouvoir loger les 84 délégations et les chefs d’Etats dont la visite est prévue pour le Sommet. Le quotidien se demande également si certaines délégations se rendraient toujours à Erevan après le changement de pouvoir en Arménie. Selon Hraparak, ces délégations auraient des accords de participation avec les anciennes autorités, mais que leur venue pourrait être annulée.
Retour sur les candidats au poste du Maire d’Erevan/ Les journaux reviennent sur les élections municipales d’Erevan qui, après la démission de Taron Margarian le 9 juillet (cf. revue du 10 juillet 2018) et la dissolution du Conseil municipal d’Erevan (cf. revue du 14 au 16 juillet), devraient avoir lieu fin septembre (cf. revue du 19 juillet 2018). L’alliance « Tsaroukian » a confirmé sa participation dans les élections. Leur candidat au poste du Maire sera la députée (francophone) Mme Naira Zohrabian. Le parti « Contrat civil » de Nikol Pachinian a confirmé que les candidatures du député Alen Simonian et de l’artiste Hayk Maroutian (« Kargin Hayko ») sont discutées. Le parti n’a pas encore décidé des modalités de sa participation aux élections municipales et n’a pas exclu que le parti y participera, comme précédemment, au sein de l’alliance « Yelk ». Le parti « Arménie lumineuse » (l’un des trois partis formant l’alliance « Yelk ») a indiqué qu’en cas de participation hors de l’alliance, leur parti désignera Mme Mane Tandilian l’actuelle Ministre du travail et des affaires sociales. Le parti « Yerkir Tsirani » nommera son chef, Mme Zaruhi Postanjian. Les journaux indiquent que le parti d’Artur Baghdassarian « Etat de droit » s’apprêterait à participer aux élections municipales.
Le gouvernement s’est désabonné de la presse écrite/Le quotidien Joghovourd indique que le gouvernement arménien s’est désabonné de la presse écrite. Seul le service de presse restera abonné aux journaux. Le gouvernement a justifié cette décision comme une démarche d’optimisation des dépenses. Le quotidien avance que le coût des abonnements pour le gouvernement serait moindre, alors même que cette somme serait importante pour la survie de la presse écrite en Arménie. Le quotidien qualifie cette action comme démarche visant la faillite de la presse. Joghovourd exprime son étonnement que cette décision soit prise par le gouvernement de Nikol Pachinian celui-ci étant le fondateur et le rédacteur de l’un des principaux quotidiens arméniens (quotidien Haykakan Jamanak dont la rédactrice en chef actuelle est son épouse, Anna Hakobian) serait informé des difficultés financières auxquelles la presse écrite fait face. Rappelons que les représentants des medias arméniens avaient déjà exprimé leur mécontentement concernant le travail avec les medias des nouvelles autorités notamment la préférence donnée aux réseaux sociaux par rapport aux medias traditionnels (cf. revue du 18 juillet 2018).
Des débats sur les droits LGBT en Arménie/ A la une de l’hebdomadaire Azg on retrouve la déclaration d’Arsinée Khanjian actrice et producteur canadienne d’origine arménienne sur les droits LGBT en Arménie. Mme Khanjian qui s’était rendue à Erevan durant la révolution des velours et avait soutenu le mouvement de Nikol Pachinian a appelé le nouveau gouvernement à « faire des reformes pour élargir et protéger les droits de la communauté LGBT dans la nouvelle Arménie ». L’hebdomadaire compare ce souhait de Mme Khanjian avec le souhait métaphorique de planter des bananiers en Arménie : c’est-à-dire « même si cet arbre pousse dans certains pays, en Arménie il ne poussera pas malgré la volonté de certaines personnes ou l’ordre du gouvernement ». Azg prend note que le gouvernement n’a pas encore réagi à cette déclaration. Selon Azg, le gouvernement réfléchirait à une réponse qui permette de ne pas perdre le soutien du peuple, mais en même temps de ne pas décevoir leur alliée. L’hebdomadaire avance que même si le gouvernement adopte une politique pro LGBT, cela n’aurait aucun impact sur l’attitude en Arménie envers les représentants de cette communauté : « un bananier ne poussera jamais en Arménie » conclut Azg.
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
Attachée de presse et de communication
Ambassade de France en Arménie
