Affaires intérieures
L’ensemble de la presse commémore le 7ème anniversaire de la tuerie au Parlement (un commando a fait irruption à l’AN le 27 octobre 1999 et abattu 8 personnalités politiques, dont le PM, Vazguen Sarkisian et le Président de l’AN, Karen Démirtchian). Les représentants des forces politiques ont tous souligné que, 7 ans après les faits, les motivations des « terroristes » demeurent floues et le procès n’a pas fait taire les nombreuses interrogations suscitées par cet acte criminel. L’ensemble des quotidiens rapporte les propos du président du groupe parlementaire du parti Républicain, Galoust Sahakian : « Je demeure convaincu que les véritables criminels sont en liberté. Le jour viendra où la vérité sera enfin connue. A mes yeux, les auteurs de cet attentat ont été des marionnettes entre les mains de vrais commanditaires. J’ai toujours dit que cette tuerie avait été organisée de l’étranger ».
Aravot et Haykakan Jamanak reproduisent l’interview du leader du Parti République, frère de Vazguen Sarkissian, Aram Sarkissian : s’il n’a jamais accusé les autorités d’être à l’origine de cet attentat, en revanche il leur reproche de n’avoir rien entrepris pour l’empêcher ni pour en élucider les motifs et les commanditaires. Les autorités ont fait tout leur possible pour boucler cette affaire, ce qui a provoqué des doutes tout à fait légitimes.
« Le 27 octobre ne sera jamais oublié »- Hayots Achkhar
« Les commanditaires demeurent impunis »- Azg, 168 Jam
« Jour de la mémoire »- Hayastani Hanrapetoutioun
« Tôt ou tard, l’affaire du 27 octobre sera élucidée »- 168 Jam
« Je n’ai jamais accusé les autorités d’être à l’origine du 27 octobre »- Aravot
Selon Hayots Achkhar, Azg, Hayastani Hanrapetoutioun, Haykakan Jamanak et 168 Jam, le Président Kotcharian a réuni les Ambassadeurs de l’UE accrédités en Arménie. Le chef de l’Etat a salué l’achèvement des consultations relatives au plan d’action Arménie-UE dans le cadre du programme de voisinage et formé le voeu que ce dernier soit adopté à la mi-novembre. Les représentants européens ont évoqué les prochaines échéances électorales, qui devraient, à leurs yeux, se dérouler dans la transparence. Le Président Kotcharian s’est montré favorable à l’invitation d’observateurs internationaux de longue et courte durée.
Affaires régionales
L’ensemble de la presse fait état de la visite de travail du Président Kotcharian à Moscou, le 30 octobre. Le même jour le Président Kotcharian rencontrera en tête-à-tête Vladimir Poutine. Il aura également des entretiens avec le PM russe, Mikhail Fradkov et le maire de Moscou, Yuri Loujkov. Robert Kotcharian assistera à l’inauguration de la statue d’Aram Khatchatourian sur une place moscovite. Selon un communiqué de l’Ambassade de Russie en Arménie, le conflit du HK ainsi que les questions énergétiques devraient être au coeur des discussions. Selon Azg, Haykakan Jamanak et 168 Jam cette visite devrait être suivie par une rencontre, à Moscou également, des autorités russes avec Ilham Aliev.
Selon Azg, Haykakan Jamanak et 168 Jam, le conseil de direction de Gazprom a autorisé une augmentation du capital d’Armgazprom : cette compagnie pourrait désormais détenir 58% des actions (actuellement 45%). Selon Haykakan Jamanak, cette décision est révélatrice de la volonté de cession, par les autorités arméniennes, du gazoduc arménoiranien à Gazprom.
Selon les médias azerbaïdjanais, relèvent Hayots Achkhar, Haykakan Jamanak, 168 Jam et Aravot, les forces armées arméniennes auraient rassemblé un grand nombre de soldats et d’armements dans des régions limitrophes du Karabagh, notamment dans la région d’Aghdam. Selon Hayots Achkhar, ces informations ont été démenties par le Porte-parole du ministère de la Défense, Seyran Chahsouvarian : celui-ci a rappelé que des manoeuvres militaires avaient lieu actuellement au HK.
Le Conseil régional de Milan, rapportent Haykakan Jamanak et 168 Jam, a reconnu, en dépit des pressions exercées par les autorités turques, le génocide arménien.
France- Arménie
Hayastani Hanrapetoutioun fait état de la visite d’adieu de l’Ambassadeur de France, Henry Cuny au PM, Andranik Markarian. Ce dernier s’est félicité du travail « remarquable » effectué par le représentant de la France en Arménie, dont témoigne l’octroi, par le Président Kotcharian, de la décoration « Mkhitar Cosh ». M. Cuny, a-t-il poursuivi, a donné un nouvel élan à la relation entre les deux pays. Il n’est pas étranger à l’accroissement du nombre de visites de personnalités de haut niveau en Arménie, dont celle du Président Chirac. Après avoir remercié le PM pour la chaleur de son accueil, M. Cuny a formé le voeu que, lors de ses futures visites en Arménie, il verra l’instauration d’une paix durable dans le Sud-Caucase. Selon Andranik Markarian, l’Arménie est disposée à rétablir des relations de bon voisinage avec les pays voisins, notamment avec la Turquie, mais, a-t-il regretté, la Turquie ne réagit pas aux demandes arméniennes ni à celles de la communauté internationale, notamment celles des autorités française, invitant Ankara à ouvrir sa frontière avec l’Arménie. Il espère qu’avec son adhésion à l’UE, les autorités turques comprendront l’importance de ce problème frontalier.
Hayastani Hanrapetoutioun, Haykakan Jamanak et Hayots Achkhar font état de la visite d’adieu de M. Cuny au ministre de la Défense, Serge Sarkissian. Celui-ci s’est félicité de l’approfondissement de la relation bilatérale, dont témoigne, avec éclat, la récente visite du Président de la République en Arménie. Après avoir relevé combien notre pays était apprécié en Arménie, M. Henry Cuny a évoqué le conflit du HK : à ses yeux, la communauté internationale ne saurait accepter un règlement par la voie militaire de ce conflit. Il espérait que lors d’un déplacement futur en Arménie, la frontière arméno-turque serait ouverte : une frontière fermée avec un pays limitrophe est incompatible avec la volonté d’un pays qui se propose d’intégrer l’UE. Selon Golos Arménii, les autorités turques ont qualifié « d’incohérents et illogiques » les propos tenus par M. Cuny lors de sa rencontre avec les étudiants de l’Université d’Etat (cf revue de presse du 21/10/06) : à ses yeux, dans l’hypothèse de l’adhésion de la Turquie aux instances européennes, la réouverture de la frontière sera décidée à Bruxelles et non pas à Ankara. Sadat Lachiner, directeur d’un institut de recherches d’Ankara, a vivement critiqué ces déclarations : le contrôle des frontières incombe à l’Etat. A ses yeux, des propos de cette nature ont des incidences négatives sur l’opinion publique turque et ne prennent pas en considération son profond attachement à la France et à l’UE.
Hayots Achkhar, Azg, Haykakan Jamanak, Aravot et 168 Jam font état des propos tenus par l’un des membres du parti Dachnak, Mme Alvard Petrossian, sur l’adoption, par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. A ses yeux, c’est très à la mode, actuellement en Arménie, « d’aimer la France ». Et de poursuivre : « A titre personnel, j’admire la France mais il faut être réaliste : la France n’aurait jamais adopté ce projet de loi si celui-ci ne répondait pas à ses intérêts. C’est une décision purement politique, avec un zeste d’humanisme. Et de déplorer ce trait de la psyché arménienne, à savoir l’absence de dignité nationale comme en témoigne la relation arméno-russe : « nous sommes responsables de ce que Moscou nous considère comme son avant-poste, ne cherchons pas les coupables à l’extérieur ». C’est l’unité qui fait la force du peuple arménien : aucun pays étranger ne doit être considéré comme le « frère aîné » de l’Arménie.
« Il ne faut pas se jeter inconsidérément dans les bras des autres : il faut vivre avec la dignité de la noblesse»- Hayots Achkhar
« Il ne faut pas être des esclaves »- Haykakan Jamanak
« Contre les frères aînés »- Aravot
Selon Golos Arménii et Aravot, à la veille de sa visite en Turquie, le Président de l’APCE, René Van Der Linden a critiqué l’AN française pour avoir adopté la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. A ses yeux ce projet de loi ne respecterait la liberté d’expression et ne contribuerait pas au dialogue arméno-turc. Il a par ailleurs invité les autorités turques à amender l’article 301 du code pénal. Hayastani Hanrapetoutioun se fait l’écho des manifestations organisées, dans le cadre de l’Année de l’Arménie, à Nice, où un monument consacré aux victimes du Génocide devrait être prochainement érigé.
