La proposition de V. Poutine de reporter le Sommet de de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) domine la presse du jour.
Cadeau préélectoral de Poutine / Tous les journaux reviennent sur la proposition du Président russe de reporter le Sommet de de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) prévu pour le 6 décembre à Saint-Pétersbourg. Le trihebdomadaire 168 jam rend compte de l’avis du politologue Fyodor Lukyanov selon lequel lors du prochain Sommet, le poste du Secrétaire General serait attribué à la Biélorussie et pour ne pas « créer un débat interne et un facteur impactant les humeurs préélectorales en Arménie » V. Poutine aurait préféré de reporter l’annonce de cette décision à 2019. Le quotidien Aravot qualifie cette proposition de « cadeau préélectoral de Poutine ». Selon Fyodor Lukyanov, les Etats membres de l’OTSC n’accepteraient pas la candidature arménienne pour qui pourrait créer des problèmes pour l’Organisation dans l’avenir. Selon le quotidien Jamanak, cette proposition de V. Poutine serait une grande déception pour les Républicains qui, ayant obtenu en leur temps l’attribution à l’Arménie du poste de SG de l’OTSC, auraient présenté la non-élection du candidat arménien lors du Sommet du 6 décembre comme un échec diplomatique de Nikol Pachinian. Pour mémoire, l’Arménie qui préside cette organisation jusqu’en 2020 a rappelé son Secrétaire général Yuri Khatchatourov à la suite d’une procédure pénale dont les conséquences politiques avaient été beaucoup débattues (cf. revue du 31 juillet 2018).
Avis des experts sur les campagnes et programmes électoraux/ La presse note que les campagnes électorales se déroulent plutôt sur une base d’accusations réciproques au lieu de débats d’idées. Le politologue Karen Kocharian compare les campagnes de Nikol Pachinian et des Républicains à une partie de ping-pong d’accusations réciproques. Commentant la campagne du parti « Arménie prospère », le politologue note que, comme les années prétendantes, la campagne est construite autour de la réputation de Gagik Tsaroukian et ses promesses « d’investissements ». Les experts notent la campagne de l’alliance « Menq/ Nous » dont le programme chiffré et argumenté est présenté au public de façon « créative ». Selon la presse, les « Sasna Tsrer/Enragés de Sassoun » dont la campagne est « bien organisée » perdraient cependant beaucoup d’électeurs au parti de Nikol Pachinian qui a prouvé au printemps dernier qu’il était possible de faire une révolution pacifique. Le politologue Armen Badalian qualifie les programmes électoraux de « génériques » et note l’absence dans les programmes des forces politiques de visions concrètes sur l’économie et la politique extérieure notamment.
Présence des « Sasna Tsrer/Enragés de Sassoun » au parlement comme contrepoids aux pressions internationales sur le Haut Karabakh/ 168 jam rend compte des déclarations du politologue et candidat du parti « Sasna Tsrer/Enragés de Sassoun », Stephan Grigorian, au sujet de la nécessité de leur présence au parlement. Selon S. Grigorian, à la suite du changement de pouvoir en Arménie, la société internationale y aurait vu une opportunité pour le règlement du conflit du Haut Karabakh par le biais de cession des territoires à l’Azerbaïdjan. Selon le politologue, après les élections, les nouvelles autorités seraient sous une grande pression des partenaires interraciaux pour faire des concessions unilatérales ; la présence au parlement d’une force comme « Sasna Tsrer/Enragés de Sassoun » serait un soutien pour les autorités pour contrer ces pressions. S. Grigorian a noté que tandis que les autres forces politiques n’ont pas de position concrète sur la question du Haut Karabakh, la position de leur parti est ferme : « le HK doit être réuni avec l’Arménie ».
Rédaction : Lena Gyulkhasyan
Attachée de presse et de communication
Ambassade de France en Arménie
