Robert Kotcharian, l’ancien président arménien jugé pour coup d’État, a été ramené en prison vendredi après avoir passé plus de trois semaines à l’hôpital.
Kotcharian avait été transféré au centre médical d’Erebuni à Erevan le 9 mars. Son porte-parole avait expliqué à ce moment-là qu’il souffrait de fluctuations de la pression artérielle et avait besoin d’un examen médical approfondi.
Selon l’un des avocats de Kotcharian, maître Hovannes Khudoyan, les médecins d’Erebuni ont amélioré l’état de l’ancien président, mais pensent qu’il doit subir d’autres traitements et rester sous surveillance médicale.
S’adressant au service arménien de RFE / RL, maître Khudoyan a affirmé que son client risquerait d’être infecté par le Coronavirus dans la prison Kentron d’Erevan où il est détenu. C’est une autre raison pour laquelle Kotcharian, qui a déjà subi une intervention chirurgicale dans un autre l’hôpital l’année dernière, devrait être remis en liberté, a pointé l’avocat.
Maître Khudoyan a noté à cet égard que cinq membres de l’administration d’une autre prison d’Erevan, Vartashen, ont été testés positifs au Coronavirus la semaine dernière.
Le ministère de la Justice a indiqué jeudi que 28 gardiens de prison à Vartashen avaient été placés en quarantaine à cause de cela. Une porte-parole du ministère, Lusine Martirosian, a assuré vendredi qu’aucun d’eux n’avait été testé positif au virus.
Le ministère, qui gère le système pénitentiaire arménien, soutient qu’aucun des gardiens infectés n’était entré en contact avec les détenus.
Martirosian a maintenu ses assurances précédentes selon lesquelles les autorités faisaient de leur mieux pour prévenir les cas de coronavirus parmi les prisonniers. Elle a précisé que les mesures de précaution comprennent un suivi régulier de leur état de santé et une interdiction de visite de leurs proches imposée le 13 mars.
Kotcharian, 65 ans, ainsi que son ancien chef d’état-major et deux généraux de l’armée à la retraite, ont été jugés l’année dernière pour des accusations de coup d’État résultant principalement des troubles postélectoraux de 2008 à Erevan. L’ex-président, qui a dirigé l’Arménie de 1998 à 2008, a également été inculpé pour pots-de-vin il y a un an. Il rejette toutes les accusations pour des motifs politiques.
La juge présidant le procès très médiatisé, Anna Danibekian, a refusé à plusieurs reprises de libérer Kotcharian en attendant le verdict.
Danibekian devait examiner un appel écrit à sa libération, signé par trois anciens Premiers ministres arméniens, lors d’une audience devant le tribunal qui était prévue le 17 mars. Mais l’audience a été reportée en raison de sa maladie. On ne sait toujours pas quand le procès reprendra.