Aujourd’hui dans l’après-midi, Andréas Ghoukassian, figure politique de l’opposition à Serge Sakissian et au PR, est sorti libre du tribunal où l’audience de son procès avait débuté avec un grand retard. La cour devait se prononcer sur une énième demande de changement du moyen de contrôle judiciaire jusqu’ici retenu à son encontre, à savoir la détention provisoire. Sur la vidéo ci-jointe, vous voyez l’extrait de l’audience où le juge annonce tour à tour :
– qu’il a donné satisfaction à la demande de la défense de remettre Andréas Ghoukassian en liberté conditionnelle,
– qu’Andréas Ghoukassian pourra sortir libre du tribunal,
– que sa détention provisoire est remplacée par son engagement signé à ne pas quitter son domicile.
Ces trois annonces ont à chaque fois provoqué des tonnerres d’applaudissements et de cris de joie.
Andréas Ghoukassian sera donc resté un an et neuf mois en détention provisoire, accusé d’avoir préparé des désordres de masse dans la nuit du 29 juillet 2016 (au moment de l’affaire des Sasna Tzrèr) et d’avoir tenté d’entraîner les manifestants à pénétrer dans la garnison d’Erebouni (où était retranché le commando des Sasna Tzrèr) afin de s’y emparer d’armes et de munitions et d’y prendre des otages, trois lourds chefs d’accusation totalement infondés, qu’il récusait ainsi que ceux qui connaissaient le dossier, et qui autorisaient à le considérer comme un prisonnier politique.
Son procès s’était ouvert le 2 août 2017.
Il est particulièrement symbolique qu’Andréas Ghoukassian ait été remis en liberté provisoire avant même que Nikol Pachinian soit élu Premier ministre, par la seule volonté d’une cour visiblement libérée du poids de la pression politique et dont beaucoup se demandaient si elle ne renverrait pas purement et simplement l’audience à la semaine prochaine, histoire d’y voir un peu plus clair sur l’effectivité du “changement de pouvoir“. La joie manifeste du juge à son énoncé du changement du “khapanman midjots“ en dit long sur la pression qui s’est exercée sur lui à ce jour ainsi que sur l’ensemble du personnel du système judiciaire, désormais promis à l’exercice libre et démocratique de la justice.
SM
(à suivre)