Le Premier ministre Nikol Pashinian estime que l’Azerbaïdjan a fermé une route importante qui relie deux parties de la province de Syunik, dans le sud de l’Arménie, dans le but de discréditer le programme de paix de l’Arménie.
S’exprimant lors d’une session du gouvernement à Erevan vendredi, 27 août, N. Pashinian a observé que les soldats azerbaïdjanais ont bloqué des tronçons de la route Goris-Kapan qui se trouvent dans le territoire actuellement contrôlé par Bakou, peu après qu’il ait présenté au Parlement arménien un plan d’action quinquennal de son gouvernement dans lequel il s’engage à ce que l’Arménie fasse sa part pour inaugurer une « ère de paix » dans la région.
« J’espère que les situations concernant les routes de Syunik seront réglées le plus rapidement possible », a déclaré alors N. Pashinian. Il aura fallu attendre le lendemain pour que la circulation retrouve sa fluidité.
L’Azerbaïdjan a pris le contrôle de plusieurs tronçons de la principale autoroute interétatique arménienne, qui est également vitale pour la connexion avec l’Iran, lorsque ses forces ont repris plusieurs districts autour du Nagorny-Karabakh à l’issue d’une guerre de 44 jours l’automne dernier.
Pour ce faire, Bakou s’est référé à des cartes de l’époque soviétique indiquant les frontières administratives entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les routes en question étaient contrôlées par l’Arménie depuis l’éclatement de l’Union soviétique et la première guerre du Haut-Karabakh, au début des années 1990, qui a laissé les Arméniens de souche contrôler de vastes portions de territoire en dehors de l’ancienne région autonome proprement dite.
En décembre dernier, la Russie, qui avait négocié un accord de cessez-le-feu pour mettre fin au conflit armé dans le Haut-Karabakh, a également convenu avec Erevan et Bakou que les Arméniens continueraient à utiliser un tronçon de 21 kilomètres de l’autoroute qui traverse le territoire contrôlé par l’Azerbaïdjan, sous la supervision des gardes-frontières russes, jusqu’à ce que l’Arménie construise une autre route alternative pour tous les types de transport afin de relier les deux parties de la région montagneuse.
N. Pashinian a souligné qu’avec ces actions de blocage, l’Azerbaïdjan rompt les accords de décembre.
N. Pashinian a de nouveau nié que les Arméniens aient un quelconque lien avec l’agression à l’arme blanche d’un garde-frontière azerbaïdjanais dans la région le 25 août, que Bakou a utilisée comme prétexte pour fermer la route. Le dirigeant arménien a déclaré qu’Erevan était prête à mener une enquête conjointe sur l’incident avec la participation de représentants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Russie.
« Une telle situation n’était pas inattendue pour nous et entre-temps, nous avons travaillé et continuerons à travailler pour construire de nouvelles infrastructures. Mais la réouverture des routes dans les sections d’Eyvazli et de Chaizami peut être un très bon symbole de la stabilité régionale », a déclaré M. Pashinian.
Le Premier ministre arménien a demandé à son cabinet de poursuivre les travaux de construction de routes à Syunik, en particulier d’achever la reconstruction de la route Tatev-Aghvani jusqu’à la fin de l’année, ainsi que des travaux sur d’autres routes afin d’assurer une connexion fiable des communautés avec le centre régional et les autoroutes nationales et interétatiques.
Plus tôt dans la journée de vendredi, l’Ombudsman arménien Arman Tatoyan a déclaré que les problèmes de circulation à Syunik affectaient sérieusement la vie de la population locale, y compris leur accès aux biens et aux services médicaux. Il a déclaré que la situation a également sérieusement limité le commerce entre l’Arménie et l’Iran.
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