Hrant Dink se savait parfaitement menacé. Depuis longtemps. Voici ce qu’il écrivait dans son dernier éditorial, publié par le journal Agos:
«Je dois avouer que j’ai plus que perdu confiance dans le concept de «loi» et de «système judiciaire» en Turquie […] La justice ne défend pas les droits du citoyen mais ceux de l’Etat […] Il est évident que ceux qui voulaient me mettre à l’écart, m’affaiblir et me priver de défense ont atteint leur but. La mémoire de mon ordinateur est pleine de messages de colère et de menaces émanant de citoyens issus d’un cercle plein de rage. Dans quelle mesure ces menaces sont-elles réelles? Il m’est impossible de le savoir […] L’année 2007 sera probablement encore plus difficile pour moi. Les procès continueront, de nouvelles accusations seront portées devant les tribunaux. Qui sait quelles nouvelles injustices il me faudra affronter?»
LEXPRESS.fr du 23/01/2007