On pourra reprocher tout ce qu’on veut à l’Allemagne de Mme Merkel, mais pas son absence de courage politique face à la dérive dictatoriale d’Erdogan. Alors que l’Europe continue à payer grassement la Turquie au titre des fonds de pré-adhésion (7 milliards déjà versés depuis 2005 et 6 milliards prévus jusqu’à 2020), elle est le seul grand Etat européen – soutenue par la Belgique, les Pays-bas et l’Autriche – à s’élever publiquement contre le despote. Le 20 juillet la RFA (qui compte la plus grosse communauté turque d’Europe) devait notamment annoncer une «réorientation» de sa politique vis-à-vis d’Ankara au lendemain d’une énième vague d’arrestation à Istanbul de défenseurs des droits de l’homme, dont l’un est citoyen allemand. Et, tandis que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, poids lourd du gouvernement, comparait la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan à la «dictature communiste en RDA», Berlin, joignant le geste à la parole, décidait de retirer ses troupes de la base militaire d’Incirlik, et proclamait le 21 juillet le gel de toutes ses livraisons d’armes en direction d’Ankara. On aurait aimé croire que ces pressions visant à amener Erdogan à de meilleurs sentiments démocratiques suscitent dans les rangs européens un certain soutien,
La suite ICI ou sur le lien avec la Règle Du Jeu, plus bas.