Si la femme arménienne se racontait…

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« Être arménien n’est pas chose simple, on naît avec un passé difficile et c’est à nous de le creuser ou de fermer les yeux, mais le passé, lui, sera toujours là derrière nous, indépendamment de notre volonté… » Varoujan Cheterian.

L’amour, la fraternité. Oui, l’amour. Mais l’amour n’est pas le seul mythe fondateur de l’humanité puisqu’il est suivi immédiatement par le meurtre fratricide de Caïn. Pourtant, « n’est-ce pas la reconnaissance que le crime a eu lieu qui contribue à interdire qu’une funeste répétition ne vienne ensanglanter l’histoire » ?

Cette nuit du 23 au 24 avril 1915, une activité inhabituelle agite Constantinople. Des dirigeants politiques, des dignitaires religieux, des intellectuels, des enseignants sont arrêtés en grand nombre dans la capitale ottomane. Ils ont pour point commun d’être arméniens.

Les uns ont des liens étroits avec les autorités, les autres pas. Mais tous vont connaître le même destin les semaines suivantes. Ils vont être déportés et tués pour le simple fait d’appartenir à leur peuple. L’un des plus grands génocides du XXe siècle a commencé.

Et si elle était une femme arménienne ! Le commencement du génocide est une échauffourée suscitée, le 13 avril, par des soldats turcs qui tentent de violenter des femmes qui se rendent au marché. En 1982, le sociologue Leo Kuper décrivait la déportation de milliers d’Arméniennes comme une nouvelle méthode de massacre spécifique exercée contre les femmes. C’est qu’aux souffrances liées aux marches forcées imposées aux déportés, il faut ajouter les viols, les enlèvements et les cruautés physiques infligées aux femmes qui cherchent à s’enlaidir en s’enduisant la figure de terre. Il s’agit là d’une stratégie de survie répandue chez les femmes arméniennes. En effet, plusieurs mères salirent le visage de leurs filles pour les rendre peu attrayantes aux yeux des bourreaux. D’autres se coupèrent les cheveux pour ressembler à un homme ou encore mirent des produits dans leurs yeux pour paraître aveugles. Si la vie de ces filles et de ces femmes était parfois sauvée par le mariage forcé, c’est bien sûr au prix de l’éradication de « l’identité arménienne » par l’abjuration de leur foi et l’abandon de leur culture.

Les hommes furent moins à plaindre. Massacrés presque immédiatement, ils n’eurent pas longtemps à souffrir, mais les femmes, les mères !…

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https://www.lorientlejour.com/article/1167676/si-la-femme-armenienne-se-racontait.html

Stéphane
Author: Stéphane

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