Les journaux locaux de la région de Kharpert [Elazig]ont annoncé au début du mois de mai que la baisse des eaux de l’Euphrate au barrage de Keban avait permis la réapparition des ruines d’une église qui serait vieille de trois siècles. Située près de la ville de Tchmchkadzak, cette église nommée « Miyadin » par les media turcs, est probablement l’église de la Sainte Mère-de-Dieu du village arménien de Miadoun [Միատուն ou Միադուն] situé à 25 km au sud-est de la ville de Akn. Le nom du village trouverait son origine dans le nom de l’antique peuplade des Mèdes. Selon le Dictionnaire toponymique de l’Arménie et des régions voisines (Vol. 3, Erevan 1981, p. 815), la localité comptait 120 foyers arméniens en 1870, plus que 75 en 1914 – après les massacres de 1895 – et quelques maisons turques. Bien que de taille modeste, le village possédait une école portant le nom de « Nercessian Varjaran ». La population du village de Miadoun a été entièrement déportée et massacrée en 1915.
Une fois de plus, l’actualité vient rappeler aux bourreaux d’hier et aux négationnistes d’aujourd’hui qu’il n’est pas facile de « vivre avec le cadavre d’un peuple dans sa cave ». Erdogan qui est devenu le mentor du « petit télégraphiste » de Bakou devrait partager son expérience avec lui et lui susurrer à l’oreille cette citation de l’Évangile de Saint Luc : « S’ils se taisent, les pierres parleront ».
A l’image de cette magnifique église qui refait littéralement surface, la vérité historique finit toujours par triompher.
A bon entendeur, salut !
Sahag Sukiasyan
24 avril 1915, je me souviens et je revendique.