Emmanuel Macron s’en est pris à la Turquie, mardi, l’accusant de travailler avec des intermédiaires du groupe État islamique. Le président français a appelé l’Otan à clarifier sa stratégie en matière de lutte contre le terrorisme. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse commune avec Donald Trump.
Peu avant l’ouverture du sommet de l’Otan à Londres, le président français Emmanuel Macron a pointé du doigt la Turquie, mardi 3 décembre, lui reprochant de combattre les Kurdes alliés de la coalition internationale en Syrie contre les islamistes. Il a affirmé qu’Ankara travaillait « parfois avec des intermédiaires de l’EI », l’organisation État islamique.
« Nous n’avons pas la même définition du terrorisme autour de la table » parmi les 28 Etats membres de l’Otan, a-t-il estimé. « Quand je regarde la Turquie, ils se battent à présent contre ceux qui ont combattu à nos côtés. Et parfois ils travaillent avec des intermédiaires de l’EI », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec Donald Trump.
Nous avons besoin de clarification de la part de la Turquie lors du sommet, a ajouté Emmanuel Macron, quelques semaines après avoir dénoncé le manque de coordination au sein de l’Otan face à l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie contre les Kurdes.
Un peu plus tôt, le président français a maintenu ses propos sur l’alliance atlantique qu’il a jugée en état de « mort cérébrale », à la grande irritation de ses pairs.
« Je sais que mes propos ont suscité des réactions, ont un peu secoué, mais je les maintiens », a-t-il répété. Le président américain avait qualifié quelques heures auparavant de « très insultantes » ces déclarations sur l’Otan, qui fête mercredi ses 70 ans.
De son côté, Donald Trump a loué, lors de la conférence de presse, la « très bonne relation » franco-américaine et estimé qu’il y avait besoin de plus de « flexibilité » au sein de l’Alliance atlantique.