Après près de six semaines d’incertitude, les autorités arméniennes ont fixé une date pour les funérailles de Vano Siradeghian, homme politique de premier plan et ancien ministre de l’Intérieur, qui a fui l’Arménie il y a plus de vingt ans.
Un comité gouvernemental a annoncé mercredi 24 novembre qu’un service commémoratif pour Siradeghian aura lieu à l’Opéra d’Erevan, le 3 décembre, tandis que l’homme politique décédé sera enterré dans son village natal de Koti le lendemain.
Siradeghian était l’un des leaders du mouvement populaire pour l’unification de l’Arménie avec le Nagorno-Karabakh, qui est arrivé au pouvoir en 1990. Il est devenu l’un des hommes les plus puissants du pays nouvellement indépendant lorsqu’il a occupé le poste de ministre de l’intérieur dans l’administration du premier président Levon Ter-Petrosian de 1992 à 1996.
Un an après la démission de Ter-Petrosian en 1998, Siradeghian a été accusé d’avoir ordonné une série d’assassinats sous contrat. Il a fermement nié avoir ordonné ces meurtres, affirmant que les accusations avaient été fabriquées dans le cadre des efforts déployés par le président de l’époque, Robert Kocharian, pour neutraliser ses adversaires politiques.
Siradeghian a fui l’Arménie en 2000 avant que le Parlement arménien ne décide d’autoriser les forces de l’ordre à l’arrêter. Bien que les autorités aient fait inscrire Siradeghian sur la liste des personnes recherchées par Interpol, le public n’a jamais su où il se trouvait.
Le décès de Siradeghian, 74 ans, a été annoncé par sa femme et son fils le 16 octobre. Ils n’ont pas précisé sa cause ni révélé son dernier lieu de résidence.
Le gouvernement arménien a ensuite décidé de former une commission chargée d’organiser ses funérailles.
Lors d’une conférence de presse en ligne mardi, le Premier ministre Nikol Pashinian a déclaré : « Je pense que la commission prendra des décisions et que la dépouille de Vano Siradeghian sera transportée en Arménie. »
Siradeghian vivait à l’étranger sous un nouveau et faux nom, selon Khachatur Sukiasian, un riche homme d’affaires et parlementaire pro-gouvernemental qui a longtemps été proche de l’ex-ministre.
C’est la raison pour laquelle, a déclaré Sukiasian au Service arménien de RFE/RL en octobre, le rapatriement de son corps présentait quelques « difficultés », notamment d’ordre juridique.
Tout au long de son exil, Siradeghian a continué à bénéficier du ferme soutien de Ter-Petrosian et des membres de l’entourage de l’ex-président. Le parti du Congrès national arménien de Ter-Petrosian a demandé aux autorités arméniennes d’autoriser la famille de Siradeghian à l’enterrer au Panthéon national d’Erevan.
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