La Turquie a condamné vendredi les propos du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a mis en garde jeudi contre un « massacre » des Kurdes par la Turquie en Syrie, dénonçant un « inquiétant manque d’information ».
« L’assimilation, par le ministre Pompeo, de l’organisation terroriste YPG aux Kurdes, si elle n’est pas délibérée, traduit un inquiétant manque d’information », a déploré dans un communiqué Hami Aksoy, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
Les YPG sont une milice kurde alliée de Washington en Syrie mais considérée comme une organisation terroriste par Ankara.
Ankara « ne peut accepter que cette organisation terroriste soit considérée comme un partenaire pour lutter contre » l’EI,a poursuivi M. Aksoy, insistant que la Turquie « continuera de garantir la protection des Kurdes de Syrie ».
Le président américain a créé la surprise en annonçant en décembre le départ des quelque 2.000 soldats déployés en Syrie pour combattre les djihadistes de l’EI.
Or, Ankara a menacé de lancer une offensive pour éliminer les YPG, aux côtés desquels se trouvent des soldats américains, pour éviter la formation, à ses portes, d’un embryon d’Etat kurde, décrit par la Turquie comme un « corridor terroriste ».
La décision de M. Trump a ébranlé de nombreux alliés de Washington et a provoqué la démission du ministre de la Défense Jim Mattis et de l’envoyé spécial des Etats-Unis auprès de la coalition internationale antidjihadistes Brett McGurk.
« L’importance de faire en sorte que les Turcs ne massacrent pas les Kurdes, la protection des minorités religieuses en Syrie, tout ça fait toujours partie de la mission américaine », a déclaré jeudi soir M. Pompeo dans un entretien au site Newsmax.