Screamers, un film documentaire contre le négationnisme du génocide arménien et de tous les génocides
Des Arméniens en 1915 au Darfour au début du XXIe siècle, en passant par la Shoah, la Bosnie, le Cambodge et le Rwanda… Pourquoi les génocides continuent de se dérouler ?
Screamers répond à cette question à travers les yeux et la musique de « System of a down » (SOAD) , un groupe de rock de Los Angeles mondialement connu et dont les membres sont tous des petits fils de rescapés du génocide arménien. En tournée ou dans leur vie quotidienne, les membres de SOAD s’impliquent pour la reconnaissance de cette tragédie en livrant un combat sans merci contre sa négation.
Serj Tankian, leader du groupe, a fait la promesse à son grand-père, rescapé de 1915 et aujourd’hui âgé de 96 ans, d’obtenir la reconnaissance du génocide par les Etats-Unis avant la mort de celui-ci. Outre cette histoire personnelle, le film revient sous l’explication de Samantha Power professeur à Harvard sur les raisons pour lesquelles les Etats-Unis adoptent souvent une position neutre ou mesurée sur l’ampleur des génocides.
A travers des témoignages de rescapés des massacres en Arménie, au Rwanda et au Darfour, Screamers insiste sur l’hypocrisie et la cynisme des Etats et des hommes politiques, notamment du gouvernement turc qui organise un négationnisme d’Etat et menace tous les ressortissants turcs prêts à dire la vérité sur cette question. A cet effet, Screamers accorde une longue séquence au journaliste arménien de Turquie, Hrand Dink, dans l’une de ses dernières interviews avant sa mort en janvier 2007, assassiné pour avoir dit la vérité sur 1915.
Figurent aussi un témoignage de l’écrivain turc Orhan Pamuk, prix Nobel de litterature en 2006 qui a évoqué la mort d’un million d’Arméniens pendant la première guerre mondiale dans l’un de ses derniers ouvrages. Des dirigeants politiques anglais, comme la Baronne Cox, Lord Shannon et Charles Tannock, apportent également leurs éclairages
Quand le SOAD se forme aux Etats-Unis, il est aussitôt confronté à l’hypocrisie des Etats-Unis et à leur politique étrangère qui exclut le terme « génocide » de son vocabulaire diplomatique. Il décortique par exemple comment le Républicain Dennis Hastert, président de la Chambre des Représentants bloque le vote de la reconnaissance du génocide arménien par le Congrès américain sollicité par Serj et sa bande.
Enfin, le film aborde les relations entre les gouvernements américains et les forces economiques peu disposés à dénoncer les crimes de génocides passés et présents. Et pourtant, après l’holocauste, tout le monde avait dit « Plus jamais ça ! ». Or, cela continue….
« We should all be screamers »
Sortie du film en salle prévue pour FIN MAI
A propos de System of a Down
System of a down (SOAD) est considéré comme le groupe le plus important de la scène rock métal internationale. Les 4 membres de ce groupe, désormais de nationalité américaine, sont originaires d’Arménie ou du Liban. Issus d’une première génération d’émigrés aux Etats-Unis, les quatre rockers ont gardé dans les textes comme dans la musique des influences de leur culture d’origine. La douloureuse réalité de la planète revient également tout au long de leur album imprégné des histoires mouvementées de l’Arménie et du Proche-Orient.
Le mariage entre ces influences orientales dans le chant ou les instrumentations et leur énergie rock les singularise dans la galaxie du métal. Avec plus de 20 millions d’albums vendus dans le monde, SOAD, au palmarès étonnant, est définitivement à part : il jouit d’une crédibilité confirmée par son incontestable sincérité, tout en exposant ostensiblement son originalité musicale, rare dans le milieu du rock américain.
Cela explique également ce succès commercial impressionnant, extrêmement rafraîchissant et rassurant par les temps qui courent. En France le groupe à vendu 800 000 albums. SOAD est le seul et unique groupe de ce genre musical à être rentré n° 1 du top album national – Angleterre : 1,2 millions – Allemagne : 900 000
A propos de Carla Garapedian
Etablie à Londres depuis 1979, Carla Garabedian est l’une des rares journalistes d’origine américaine à avoir intégré la BBC World News. Elle quitte la BBC pour réaliser son premier documentaire « Beneath the Veil » (2003 ) sur la condition des femmes en Afganistan. Premier opus récompensé par un prestigieux Emmy awards. Petite fille de rescapé du génocide arménien, Carla fait aussi la une des journaux pour la sortie de son 2e documentaire « Dying for president » où elle dénonce les crimes de guerre russes en Tchechenie.
En 2005, elle réalise un nouveau documentaire « My friend the mercenary » portant sur le coup d’état en Guinée Equatoriale impliquant Mark Thatcher, le fils de la « dame de fer » et le mercenaire Simon Mann. Ell réalise également « children of the secret state » sur les atrocités commises en Corée du Nord.
En 2005 son film « Inran undercover » propose de suivre le mouvement étudiant en Iran. Effort récompensé par le prix Edward R Murrow.
Enfin, Carla a participé au documentaire « Voices from the lake » de JM HAgopian à propos du génocide arménien. Elle a co-écrit avec lui « Germany and the secret genocide ». Le crédo de Carla : « Dire la vérité, même si c’est dangereux ».
Ecrit par Peter Mc Alevey & Carla Garapedian
Produit par Nick de Grunwald, Tim Swain, Carla Garapedian et Peter McAlevey
