Le chef de l’Etat irakien Jalal Talabani a vivement critiqué mardi 28 février la visite du Premier ministre Ibrahim Jaafari en Turquie et a indiqué que tout accord avec ce pays n’aurait « aucune valeur », le gouvernement actuel étant seulement chargé des affaires courantes.
« La présidence de la République est extrêmement surprise par le voyage de M. Jaafari en Turquie sans qu’il en informe le gouvernement irakien, ce qui est en contradiction avec la loi fondamentale, toujours en vigueur », a affirmé un communiqué de la présidence.
« L’exécutif irakien est composé du chef de l’Etat, du Premier ministre, du chef du Parlement et du président de la Cour suprême et il ne les a pas informés », ajouté le communiqué.
« Cette visite a lieu alors que le gouvernement est chargé des affaires courantes et n’a pas le droit d’entrer en négociations avec des pays étrangers pour conclure des accords ou (faire) des déclarations communes », ajoute le communiqué.
« Nous sommes extrêmement désolés par cette décision qui est en contradiction avec les déclarations de Jaafari selon lesquelles il entend respecter le travail collectif. M. Jaafari prend des décisions seul alors qu’il n’a pas reçu la confiance du nouveau parlement », souligne la Présidence.
« Cette attitude va à l’encontre du désir des listes irakiennes qui ont gagné les élections et qui veulent que le prochain gouvernement soit un gouvernement de consensus, avec la participation de tous », dit encore M. Talabani.
« C’est pourquoi le gouvernement ne se sent pas tenu par les accords qu’il pourrait conclure avec le Premier ministre turc », souligne le chef de l’Etat.