Tayyip Erdogan n’exclut pas une intervention turque en Irak

Se Propager
arton54383

Dans une interview à Reuters, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan n’exclut pas une opération de l’armée turque dans le nord de l’Irak pour neutraliser les rebelles kurdes du PKK mais souligne qu’une telle décision ne sera pas prise sans l’aval du Parlement.

Interrogé mardi soir à bord de son avion lors d’un déplacement de campagne dans l’est de la Turquie, près de la frontière arménienne, il s’est dit convaincu de voir son Parti de la Justice et du Développement (AKP) obtenir à nouveau une large majorité à l’issue des élections législatives anticipées du 22 juillet.

Le gouvernement turc a dû faire face ces dernières semaines à une recrudescence des attaques des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont environ 4.000 auraient trouvé refuge dans les montagnes irakiennes, de l’autre côté de la frontière. L’état-major turc demande à pouvoir lancer une opération pour les déloger.

Erdogan a déclaré que son gouvernement pourrait autoriser une telle incursion en Irak s’il obtient l’accord du Parlement.

« Nous poursuivons les discussions avec les forces armées. Si besoin est, nous prendrons les mesures nécessaires (pour une opération transfrontalière) car nous ne pouvons laisser le PKK poursuivre ses attaques », a déclaré le chef du gouvernement.

« Mais d’abord, notre voisin irakien et les Etats-Unis devraient prendre des mesures à ce propos, car cela s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

Prié de dire s’il pensait que Bagdad et Washington étaient prêts à agir contre le PKK, il a simplement répondu: « je veux rester positif ».

« NOUS AVONS RENFORCE LA DEMOCRATIE »

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, la Turquie et l’Union européenne, mais Washington craint qu’une offensive turque de l’autre côté de la frontière ne déstabilise cette région relativement calme de l’Irak.

Ankara impute à la rébellion kurde la mort de plus de 30.000 personnes depuis 1984.

A propos des prochaines législatives, Erdogan dit « n’avoir aucun doute » sur une large victoire de l’AKP.

La formation d’Erdogan, de centre droit, est issue de la mouvance islamiste. Elle espère obtenir les deux tiers des sièges de l’Assemblée, soit 367 députés sur 550, pour être en mesure de faire passer des amendements constitutionnels.

« Je ne peux pas parler à la place du peuple mais d’après ce que je vois dans les réunions publiques, je pense que nous nous dirigeons vers une large victoire », a dit le Premier ministre.

Selon une enquête de l’agence KONDA publiée lundi, l’AKP remporterait le mois prochain 307 sièges, contre 352 dans l’Assemblée sortante, et serait de nouveau en mesure de gouverner seul, comme il le fait depuis novembre 2002.

Les marchés financiers sont favorables à une nette victoire du parti d’Erdogan. Ils craignent qu’un gouvernement de coalition ne plonge dans l’instabilité le pays, candidat à l’entrée dans l’Union européenne.

« Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir il y a cinq ans, nous avons amélioré les choses, tant sur le plan intérieur qu’international. Nous avons amélioré la situation matérielle de notre peuple, nous avons renforcé la démocratie », a dit Erdogan.

UE – « CONVERSATION POSITIVE AVEC SARKOZY »

Mais l’AKP, en raison de ses origines islamistes, est considéré avec méfiance par l’armée et l’élite laïque du pays, notamment la magistrature, qui entendent préserver l’héritage du père de la Turquie moderne, Mustafa Kémal.

« J’ai dit et redit publiquement que notre parti n’est pas fondé sur la religion (…) Nos rivaux essaient de nous coller cette étiquette mais c’est faux. Nous sommes politiquement au centre et nous n’avons rien à voir avec les extrêmes d’un bord ou de l’autre », a insisté Erdogan.

L’opposition laïque a réussi il y a quelques semaines à empêcher l’accession à la tête de l’Etat du ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, le candidat d’Erdogan, et le choix du nouveau président a été repoussé au-delà des législatives.

Interrogé sur le dossier européen, Erdogan assure qu’il accélérera après les législatives les réformes exigées par l’Union.

« Evidemment, la campagne électorale a conduit à ralentir les réformes, mais ensuite ce sera ‘en avant toute' », dit-il.

Les négociations avec la Turquie sur son adhésion à l’UE, ouvertes depuis octobre 2005, ont marqué le pas en raison notamment des dossiers de Chypre, des droits de l’homme et de la réforme judiciaire.

L’Union a suspendu en décembre dernier les discussions sur huit des 35 chapitres de négociations, en raison du refus de la Turquie d’ouvrir ses ports aux navires chypriotes.

L’élection à la présidence française de Nicolas Sarkozy, hostile à l’adhésion de la Turquie à l’UE, a encore compliqué les choses pour Ankara.

Prié de dire s’il s’attendait à voir la président français bloquer les discussions d’adhésion ou bien changer d’approche, Erdogan a répondu: « Le processus va connaître des problèmes mais j’ai récemment parlé avec M. Sarkozy et ça a été une conversation positive ».

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut