Lors d’un conseil des ministres le 19 juillet, le président géorgien Mikhaïl Saakashvili a mis l’accent sur la nécessité de permettre un meilleur accès aux universités aux représentants des minorités du pays, handicapés selon lui jusqu’ici par une insuffisante maîtrise de la la,ngue géorgienne. La mauvaise connaissance du géorgien ne devrait pas constituer un « obstacle insurmontable » pour l’entrée des représentants des minorités dans les universités de Géorgie, a indiqué le président géorgien, en précisant qu’un programme spécial de l’Etat géorgien était mis en uvre, en vue d’inscrire des centaines de jeunes Arméniens et des centaines de jeunes Azéris, originaires respectivement des provinces de Samtskhe-avakheti et de Kverno Kartli dans des cours de formation en langue géorgienne, qui les aideront ensuite à accéder aux universités du pays. M. Saakashvili estime que les minorités ne sont en rien responsables de leur méconnaissance du géorgien, qu’il a attribuée plutôt à l’inorganisation des structures étatiques géorgiennes, qui n’auraient pas répondu aux appels répétés des représentants des minorités leur « demandant de leur apprendre le géorgien ». Faisant allusion au fait que les membres des ces minorités préféraient généralement étudier dans les universités d’Arménie, d’Azerbaïdjan ou de Russie, le président géorgien a souligné l’importance de créer les conditions pour que « nos citoyens acquièrent des connaissances non pas à l’étranger, mais dans la capitale et les autres villes de Géorgie ». Dans un rapport rendu public l’an dernier, le cabinet international d’études Crisis Groupe basé à Bruxelles avait désigné l’incapacité des minorités à maîtriser la langue officielle du pays comme leur problème majeur. Il reste que si les mesures annoncées par le président géorgien semblent partir d’un bon sentiment puisqu’elles visent théoriquement à lutter contre les discriminations dont seraient victimes les minorités dans leur accès aux connaissances, elles pourraient s’inscrire aussi dans le cadre d’une politique d’assimilation de ces minorités qui cherchent à préserver leurs langues et leur identité.
