Levon Ter-Petrosian a défendu le 7 mars ses appels publics aux deux autres anciens présidents arméniens pour qu’ils forment une alliance électorale avec lui et tentent ensemble de renverser le « régime criminel et destructeur de la nation » du Premier ministre Nikol Pashinian.
Ter-Petrosian a révélé le 5 mai qu’il avait lancé cette idée lors d’une réunion le 25 mars avec Serzh Sarkisian et Robert Kocharian. Il a déclaré que Kocharian l’avait rejetée d’emblée tandis que Sarkisian « n’a pas exprimé d’opinion ». Il a déclaré qu’il « répète publiquement ma proposition » parce qu’il pense que la réélection de Pashinian entraînerait de nouveaux problèmes pour l’Arménie.
Les deux ex-présidents ont rapidement rejeté la proposition, affirmant qu’ils prévoyaient de conclure d’autres alliances avant les élections législatives anticipées prévues en juin.
« Quoi qu’ils disent, une alliance des trois anciens présidents de la république serait le seul moyen de parer au danger de voir le régime criminel et destructeur de la nation de Pashinian se reproduire et d’éviter de nouveaux désastres », a déclaré Ter-Petrosian dans son dernier article publié sur Ilur.am.
Ter-Petrosian a également révélé que le 1er mai, il a tenu une réunion séparée avec Sarkisian et a proposé que leurs partis respectifs établissent une alliance sans la participation de Kocharian. Il a affirmé avoir présenté un projet de déclaration commune affirmant, entre autres, que M. Kocharian est mû « moins par les intérêts du pays que par des motifs revanchards. »
« Ma deuxième proposition n’a pas non plus abouti car elle a été rejetée par Sarkisian », a écrit l’ex-président de 76 ans qui avait été le premier président de l’Arménie de 1991 à 1998.
Il a déclaré avoir divulgué les détails de ses contacts avec Sarkisian et Kocharian dans l’espoir de générer une « pression publique » sur eux.
Le bureau de M. Sarkisian a confirmé ce refus dans une déclaration publiée plus tard dans la journée du 7 mai. Il a déclaré qu’il avait dit à Ter-Petrosian que « l’alliance bilatérale ne pouvait être efficace ».
Le bureau a insisté dans le même temps sur le fait que, lors de leur rencontre du 1er mai, Ter-Petrosian n’a pas montré à Sarkisian le projet de déclaration qu’il avait rendu public.
L’empressement de Ter-Petrosian à faire équipe avec les deux autres ex-présidents est étonnante compte tenu de la longue histoire faite d’antagonismes mutuels. Pendant de nombreuses années, il a été très critique à l’égard des politiques et du bilan de ses successeurs.
Les trois hommes se sont rencontrés en octobre pour la première fois depuis des décennies afin de discuter des moyens d’arrêter la guerre dans le Haut-Karabakh. Ter-Petrosian et Kocharian ont proposé de se rendre ensemble à Moscou pour des entretiens urgents avec les dirigeants russes.
M. Pashinian aurait refusé de les autoriser à négocier au nom de son administration. Il a ensuite mis en doute la sincérité et le sérieux de l’initiative des ex-présidents, suscitant des réactions de colère de leur part.
Comme d’autres figures de l’opposition, les trois ex-présidents rendent Pashinian responsable de la défaite de l’Arménie dans la guerre de six semaines. M. Ter-Petrosian a déclaré en mars que M. Pashinian devait démissionner et quitter « au moins temporairement » le pays pour mettre fin à la crise politique de l’après-guerre. Le Premier ministre a réagi de manière cinglante à cette déclaration.
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