Textes des lettres de soutien reçues par le Collectif d’Associations du 15 mars 2006 :

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Tessa Hofmann

Chers amis,

Recevez de Berlin nos salutations solidaires. Aujourd’hui de 10 à 14 heures, nous nous sommes réunis devant un monument de Berlin-Charlottenbourg qui a été érigé à la mémoire des victimes du National-Socialisme. Ce monument se trouve à côté du lieu où il y a 85 ans un jeune vengeur arménien, Soghomon Telirian, a abattu l’ex-ministre de l’intérieur de l’empire ottoman, Mehmet Talat.
L’année dernière déjà, des nationalistes turcs ont profané ce monument en y déposant une gerbe le jour de la mort de Talat. Leur intention est claire : Ils veulent transformer en martyr cet homme politique nationaliste, principal responsable de l’assassinat de 1,5 millions d’Arméniens, de centaines de milliers de chrétiens qui parlaient l’araméen et de dizaines de milliers de grecs-pontiques. Pour moi, en tant qu’Allemande, il est insupportable que l’on honore dans mon pays des génocideurs qui dans leur patrie ont été condamnés pour crimes contre l’humanité. Et c’est une honte encore plus grande que ceci puisse se passer à l’endroit où normalement on doit commémorer les victimes de la violence d’un état. Deux de mes oncles sont aussi de ces victimes depuis qu’ils ont été abattus par des SA.

En 2005, je ne suis pas parvenue à intervenir juridiquement contre la commémoration officielle du génocideur Talaat. Cette fois, le parquet de Berlin a rejeté ma plainte. Par un faux libéralisme, les autorités tolèrent ( ?) maintenant pour la deuxième fois une manifestation de nationalistes turcs. Les organisateurs de ces opérations sont des personnes et des associations qui depuis l’an 2000 lancent l’offensive et qui possèdent des liens avec l’état profond, l’élite au pouvoir en Turquie. Aujourd’hui, ces ultranationalistes proposent à la jeunesse comme figures d’identifications ou « martyrs nationaux » des génocideurs comme Talaat, Enver, Cemal ou des violeurs d’enfants comme l’ex gouverneur de Trabzon, Cemal Azmi. Ils essaient de faire un mauvais usage des problèmes sociaux et d’intégrations que connaissent ces jeunes Européens d’origine turcs pour les dresser contre une autre minorité, la minorité ‘arménienne, et contre la majorité de la population en Suisse, en Allemagne et en France. Dans l’appel qui a accompagné le « Grand Projet » 2006 il a été dit que Berlin devrait brûler comme Paris si le gouvernement allemand et le public n’acceptaient pas les exigences de ces ultranationalistes. Lors d’une conférence de presse à Berlin un des porte-parole a même menacé le public allemand de « destruction ».

Quelles conséquences devons-nous en tirer ?

-Nous avons besoin de prendre des initiatives juridiques coordonnées au niveau européen pour pénaliser le négationisme. Le fait de reconnaître le génocide comme un fait historique ne suffit pas. C’est un début et en aucun cas le point final de cette problématique du génocide.

– Nous avons besoin dans le même temps d’une éducation renforcée sur le génocide aussi dans les écoles que dans les cursus pour adultes. Ce travail éducatif doit couvrir tous les cas du 20 ème siècle, y compris le génocide des Arméniens. Il doit également traiter des crimes coloniaux commis par nos états européens et prendre en compte ceux commis à l’égard des musulmans européens durant les années 1990. Cette éducation sur le génocide dans les métropoles européennes doit être multiculturelle. Nous devons remplacer l’agitation par l’information et les discours de haines par le dialogue.

© Traduction :Veille-Media du Collectif VAN


Ali Ertem

Verein der Völkermordgegner e.V. Frankfurt / Main
Soykirim Karsitlari Dernegi (SKD)

Pour les peuples civilisés, le génocide des Arméniens est un fait historique qui doit être condamné dans la conscience publique. La république de Turquie continue malgré tout à nier les crimes de génocide commis à l’encontre de la population chrétienne aussi bien dans l’empire ottoman durant les années 1915-1918 que lors de la création de la république dans les années 1919-1923. Au lieu de reconnaître ces faits historiques et de demander pardon aux victimes elle cherche une issue exclusivement dans l’escalade d’une propagande mensongère et diffamatoire. Face à la pression croissante de l’opinion publique, les actes de génocide contre les Arméniens, les Grecs et les orthodoxes syriaques sont qualifiés d’exil et propagés avec les arguments les plus illogiques, c’est à dire « dans les circonstances de l’époque c’était une décision incontournable ». Que ces mensonges démagogiques n’aient aucun effet sur l’opinion publique démocrate qui est consciente du fait historique augmente l’agressivité de l’élite dirigeante turque (…).

L’operation 2006 qui rappelle la provocation infatigable des fachistes Nazis ne peut pas simplement être perçue comme une déclaration de guerre aux peuples victimes du génocide et un nouveau défi. Cette action est en même temps un indicateur clair que la république de Turquie n’a pas abandonné l’idée de génocide, concept qu’elle a repris du parti Unité et progrès. La république turque montre par ce comportement qu’elle est un obstacle à la paix et à la démocratie aussi bien en Europe qu‘au Moyen Orient. Ceux qui honorent les génocideurs à cause de leurs crimes contre l’humanité sont eux-mêmes prêts à se transformer en meurtriers et à commettre un génocide. Personne ne peut douter du fait que ceux font de Talat, enver, Bahaddin, Topal Osman des « martyrs divins » et des « ancêtres glorieux » de la nation turque, concoctent de nouveaux projets sanglants. Aujourd’hui le peuple kurde qui est devenu la cible de ces attaques génocidaires est actuellement dans une phases les plus critiques de son histoire.Si les états surtout la République fédérale d’Allemagne et le Parlement européen qui ont reconnu le génocide des Arméniens laissent passer cette provocation sans prendre de contre-mesures, ils donneront l’impression d’avoir pris cette décision seulement pour les apparances, pour apaiser l’opinion publique. (…)

L’operation Talat Pacha de berlin est une provocation génocidaire. Qu’ils soient Turcs, Kurde, Sunnit ou Alevi, toute personne qui respecte les droits de l’homme doit se garder de tomber dans le piège des provocateurs rassistes et honorer un génocideur. La place des démocrates qui respectent les droits et les libertés de l’homme est au côté des victimes du génocide, du droit et de la justice.
Honorer la mémoire de Talaat Pascha revient à adorer Hitler.

© Traduction :Veille-Media du Collectif VAN

raffi
Author: raffi

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