L’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair chercherait activement à jouer un rôle influent dans les négociations de la prochaine COP29 sur le climat qui se tiendra en Azerbaïdjan. Selon des informations divulguées par Politico, Blair, par l’intermédiaire de son organisation, le Tony Blair Institute for Global Change (TBI), propose son aide au gouvernement azerbaïdjanais pour orchestrer cet événement crucial. Cette démarche intervient malgré les critiques précédentes liées à son engagement pour la promotion d’un gazoduc controversé en Azerbaïdjan, qualifié par certains militants de « bombe à carbone ».
Les révélations indiquent que le TBI, aux côtés de géants du conseil tels que le Boston Consulting Group (BCG) et Deloitte, envisage de contribuer à l’organisation de la COP29. Cela souligne l’influence persistante des consultants et des acteurs institutionnels dans les négociations internationales sur le climat, même lorsque leurs antécédents ou intérêts peuvent sembler en contradiction avec les objectifs de lutte contre le changement climatique.
Tony Blair et le TBI n’ont pas nié ces affirmations, précisant toutefois qu’ils ne travaillaient pas encore officiellement avec les hôtes dictatoriaux de la COP29. Un porte-parole de TBI a mentionné que bien qu’aucun contrat n’ait été signé avec le gouvernement azerbaïdjanais, ils étaient disposés à soutenir les efforts autour de la COP.
L’engagement de Blair dans des projets d’énergie fossile, notamment son rôle de conseiller pour un consortium dirigé par BP pour la construction du Corridor gazier sud (CGS), a été critiqué par les défenseurs de l’environnement. Ce projet, destiné à acheminer le gaz naturel de la mer Caspienne au sud de l’Italie, a été défendu par certains comme une alternative cruciale au gaz russe, en particulier après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cependant, les critiques soulignent qu’il encourage une dépendance prolongée aux combustibles fossiles.
La relation étroite de Blair avec des régimes autoritaires, notamment le gouvernement d’Ilham Aliyev en Azerbaïdjan, ainsi que son historique de lobbying pour des intérêts liés aux énergies fossiles, soulèvent des questions sur les contradictions inhérentes à son rôle proposé dans les négociations sur le climat.
Le financement du TBI par des dons de grandes fondations philanthropiques, y compris une contribution récente de 375 millions de dollars de la fondation du milliardaire américain de la technologie Larry Ellison, montre l’ampleur des ressources mobilisées par Blair pour influencer les politiques mondiales sur le climat et d’autres enjeux.
Alors que la COP29 approche, les actions et les affiliations passées de figures comme Tony Blair soulignent les défis de la gouvernance mondiale du climat, illustrant comment les intérêts économiques, les ambitions politiques et les impératifs environnementaux s’entremêlent dans l’arène internationale, faisant fi en l’occurence que cette événement international mette à l’honneur une dictature qui vient de se rendre coupable d’un nettoyage ethnique contre les Arméniens du Haut-Karabakh.
