Refuser l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne serait une grave erreur lourde de conséquences pour les Européens, a estimé mardi 12 septembre 2006 le premier ministre britannique Tony Blair.
«Refuser l’adhésion, quand bien même la Turquie remplirait les critères d’adhésion, serait une décision sismique, dont les conséquences s’étendraient bien au-delà de l’Europe», a-t-il déclaré dans un discours devant la confédération TUC des syndicats britanniques, réunie en congrès à Brighton (sud de l’Angleterre).
Le chef de gouvernement a rappelé «la fragilité du consensus en Europe sur le fait que la Turquie devrait adhérer».
«Si nous perdons le débat sur l’élargissement», a-t-il insisté, «nous en paierons les conséquences sur le long terme».
Tony Blair avait répété auparavant que son gouvernement n’avait pas encore pris de décision quant à la possibilité de fournir ou pas un permis de travail à tous les immigrants bulgares et roumains attendus au Royaume-Uni lors de l’adhésion de leurs pays, en plus tard en janvier 2008.
Le ministre britannique aux Affaires européennes Geoff Hoon, présent mardi à Athènes, a appelé de son côté la Turquie à remplir ses engagements envers l’Union européenne en ouvrant ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes.
La Turquie a commencé en octobre 2005 des négociations d’adhésion à l’UE qui pourraient durer dix à quinze ans. Un seul des 35 chapitres des pourparlers, celui sur la science et la recherche, a été pour l’instant complété.