Le président de l’Association des tour-opérateurs français (Ceto), René-Marc Chikli, a fustigé lundi « un manque de capacité professionnelle et de vigilance » de la part de certains voyagistes, dans l’affaire des touristes français bloqués en Turquie.
« Certains distributeurs, pour faire des économies, vont chercher des fournisseurs qui n’ont aucune crédibilité. A quelques dizaines d’euros de plus, ils auraient pu choisir des tour-opérateurs fiables », a-t-il déclaré.
Il faisait référence aux agences de voyages en ligne Lastminute.com et Promovacances, qui proposaient des séjours en Turquie organisés par le voyagiste Elégance basé en région parisienne.
Suite à un différend financier entre Elégance et la compagnie aérienne turque Atlas Jet, des centaines de passagers, dont environ 200 touristes français, se sont retrouvés dimanche bloqués en Turquie.
M. Chikli a dénoncé « une erreur de choix de fournisseur » de la part des distributeurs et reproché à Elégance de « rejeter la responsabilité de son manque de capacité professionnelle sur des transporteurs aériens ».
« Nous allons demander des explications aux responsables d’Elégance », a averti pour sa part Georges Colson, président du Syndicat national des agences de voyages (SNAV), qui compte cette société parmi ses adhérents.
« En première ligne, c’est le vendeur qui est responsable vis-à-vis du client, et il peut le cas échéant se retourner contre son fournisseur », a déclaré M. Colson.
« Le fautif, c’est Elégance, mais le responsable vis-a-vis du client est l’agence à laquelle ce dernier s’est adressé, même si c’est par internet », a-t-il ajouté.
« Une éventuelle demande de dédommagement » doit donc être faite auprès des agences de voyages traditionnelles ou des agences en ligne, a-t-il expliqué.
Le voyagiste en ligne Lastminute.com vient d’affréter un avion spécial au départ d’Izmir (ouest) pour ramener dès lundi soir en France ses 169 clients qui avaient réservé leur voyage par internet, a confirmé la société.
« Nous prenons nos responsabilités vis-à-vis de nos clients qui nous ont fait confiance et nous avons affrété un avion pour nous substituer au transporteur défaillant », a déclaré Pierre Alzon, PDG de Lastminute.
« Il y aura des compensations pour les désagréments que nos clients ont connus, au-delà des frais qu’ils ont dû engager pour l’hébergement », a-t-il expliqué, ajoutant que la société avait mis en place « une cellule de crise dès dimanche pour trouver des solutions et prévenir les clients ».