Plusieurs centaines d’Arméniens et de sympathisants se sont rassemblés mardi soir devant l’Assemblée Nationale, en soutien à la population de l’Artsakh.
En introduction, Mourad Papazian, co-président du CCAF, a rappelé la cruelle réalité du blocus étouffant l’Artsakh, l’objectif clairement assumé étant de vider le pays de ses 120 000 habitants : rien ne passe, ni vivres, ni médicaments et les malades dont l’état nécessiterait une hospitalisation à Erevan ne peuvent même pas partir se faire soigner. Il a remercié les élus présents à ce rassemblement, soulignant le manque de réaction de la communauté internationale. Aujourd’hui, les forces panturques profitent de la situation géopolitique, où seule compte l’Ukraine. Aucun journaliste occidental ne s’est rendu sur place en Artsakh et l’inaction équivaut à un feu vert donné a la Turquie et à l’Azerbaïdjan. On compte seulement sur la Russie au risque de voir l’occupation azérie gagnée du terrain.
Ara Toranian, co-président du CCAF, a salué les résolutions prises par le Sénat et l’Assemblée Nationale au mois de novembre 2022 mais qui demeurent insuffisantes pour endiguer le processus génocidaire poursuivi depuis 100 ans. Il a également salué l’engagement du président Macron sur le sujet. Seule la France se manifeste mais cela ne suffira pas. Si on ne fait pas barrage au panturquisme, il se constituera un grand ensemble qui menacera aussi l’Europe. L’Arménie est un verrou qui protège le monde mais on ne peut pas lui demander de se battre contre deux états surarmés. A l’instar de ce qui se passe en Ukraine, où la résistance est rendu possible grâce à l’aide de l’Occident, il faut une intervention de l’ONU en Arménie.
Valérie Boyer sénatrice des Bouches du Rhône a exprimé sa tristesse de se retrouver encore devant l’Assemblée Nationale pour les mêmes raisons qu’il y a deux ans. La situation précaire de l’Arménie s’aggrave sans qu’elle ne parvienne à comprendre pourquoi les médias s’en désintéressent. Face à une situation humanitaire terrible en Artsakh, on ne rencontre que de l’indifférence. Le blocus est mené par des Azeris mais aussi des recrues pakistanaises. L’ambition turque menace également Chypre et les îles grecques. Le parlement français qui a pris des décisions importantes a l’issue de la guerre et encore récemment continuera à s’engager car être neutre c’est choisir son camp.
Sylvain Maillard, député de Paris, a rappelé que ses collègues et lui-même ont voté une résolution pour demander a Aliev de cesser son agression envers l’Arménie . L’intervention d’Emmanuel Macron a permis de stopper le conflit amorcé en septembre, mais avec le blocus, nous sommes face à une nouvelle phase du conflit. Il a insisté sur le fait que les députés restent présents et mobilisés.
Nathalie Loiseau, députée européenne a signifié son intention de faire voter une résolution pour la levée du blocus, d’autant qu’elle est rapporteur pour l’Arménie au parlement européen. Elle a dénoncé l’arrogance de l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie et l’abandon de la Russie qui a empêché l’Arménie de déclenché sa défense antiaérienne. Est-ce parce que l’Arménie est une démocratie ? ce statut impose à l’Europe de lui venir en aide comme elle le fait pour l’Ukraine. Elle a également rappelé qu’Emmanuel Macron se démène pour faire envoyer une mission d’observation en Artsakh.
Alexandra Martin, députée des Alpes-Maritimes s’est dit mobilisée avec ses collègues. Elle a vivement dénoncé les exactions à l’encontre des prisonniers et des personnes bloqués par le blocus. Elle aussi a constaté que les Azeris ont remplacé les soi-disant militants écologiques. Elle a appelé la France à exiger une intervention de l’ONU : il est impératif d’agir avant la catastrophe et faire respecter le traité de paix.
Avant de donner la parole à Agit Polat, Mourad Papazian a condamné l’assassinat de trois Kurdes fin décembre et le soutien apporté par le CCAF.
Le représentant du CDKF a témoigné de son soutien et sa solidarité avec le peuple arménien. Il a souligné que le but de la Turquie est d’anéantir les Arméniens et l’importance d’une lutte commune, Arméniens et Kurdes. Il a également appelé le gouvernement à clarifier sa position : alors que le président Macron tente de défendre l’Arménie, le Quai d’Orsay dément ce soutien.
Robert Kechichian cinéaste a invoqué le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, une notion venue en droite ligne du siècle des Lumières. A contrario, Erdogan et Aliyev sont des nazis. Il a appelé à une marche de la paix internationale en soutien à l’Arménie et à l’Artsakh et à un devoir de résistance.
Vincent Nioré vice bâtonnier de Paris, également présents aux manifestations de soutien aux Kurdes a souligné que l’union fait la force et a appelé à des actions communes. Il a dénoncé la corruption des élites occidentale par l’Azerbaïdjan contre lesquelles il faudrait agir sur le plan judiciaire. Lui aussi a dénoncé l’inaction de la communauté internationale : aujourd’hui rien ne s’opposerait à une progression des chars azeris en Arménie.
Antony Yalap, au nom du Conseil de Coordination des Assyro-Chaldéens de France, a exprimé sa sympathie et sa solidarité. Il a rappelé qu’Arméniens et Assyro-Chaldéens ont partagé des siècles durant le même territoire avant de subir le même génocide. Il s’est dit avoir été très marqué par la capacité de résilience de l’Artsakh, notamment face à ce blocus destiné à briser la volonté de la population. Il a également rappelé que les Assyro-Chaldéens vivant en Arménie sont allés se battre en Artsakh et ont compté plusieurs victimes.
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Mourad Papazian a révélé que depuis le début du blocus, des démarches ont été entreprises auprès du gouvernement et de la classe politique. La mobilisation ne cessera pas tant que le blocus ne sera pas levé. Chacun d’entre nous doit aussi se manifester auprès de ses élus et demander leur intervention. Nous devons être très nombreux pour organiser prochainement un rassemblement géant devant l’ambassade d’Azerbaïdjan.
Isabelle Santiago, députée du Val de Marne est venue quelques minutes entre deux séances pour manifester son soutien. Elle a annoncé que Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée Nationale part jeudi en Arménie pour trois jours. Elle a également insisté sur l’importance d’une aide militaire et d’une délégation qui reste sur place.
Jérôme Guedj, député de l’Essonne a renchéri en demandant de maintenir la pression afin d’éviter l’oubli et la soumission. La communauté internationale est pourtant capable de se mobiliser en cas de violation du territoire et d’apporter un soutien militaire défensif.
Ara Toranian a conclu en soulignant la mobilisation de l’Assemblée Nationale et de sa présidente assemblée nationale part en Arménie. Pour que la force ne triomphe pas sur le droit, restons mobilisés, retrouvons-nous au même endroit les 17 et 24 janvier !
