Jusqu’au IVe siècle, la naissance de Jésus était généralement célébrée le 6 janvier, jour de la Théophanie. Mais l’Occident latin avança la date au 25 décembre pour contrer l’influence de la fête païenne du Soleil, qui tombait le même jour. Ce choix s’imposa ensuite dans toutes les Églises, sauf en Arménie.
En 1582, à cause du décalage entre l’année solaire réelle (365,24219 jours) et le calendrier défini par Jules César avec une année moyenne de 364,25 jours, le pape Grégoire XIII décide de supprimer onze jours dans le calendrier afin de le recaler sur les saisons : le calendrier grégorien remplace ainsi en Occident le calendrier julien, qui reste toutefois en usage chez des chrétiens d’Orient. Aujourd’hui, l’écart entre les calendriers grégorien et julien est de treize jours, ce qui explique qu’une partie des grecs-orthodoxes mais aussi les traditions syriaques, coptes et éthiopiennes, qui se réfèrent toujours au calendrier julien, fêtent Noël le 7 janvier (25 + 13).
En 1923, un concile panorthodoxe, réuni par le patriarche Meletios IV de Constantinople, a décidé d’adapter le calendrier julien. Ce calendrier réformé, très proche du calendrier grégorien, est en usage dans une partie des Églises orthodoxes, qui célèbrent donc aussi Noël le 25 décembre.
En Arménie, la tradition a toujours été de fêter Noël au jour de la Théophanie, le 6 janvier. Si les chrétiens de rite arménien, depuis les années 1920, utilisent le calendrier grégorien, ceux de Terre sainte continuent cependant de suivre le calendrier julien : la Théophanie intervient donc pour eux le 19 janvier du calendrier grégorien (6 + 13). À cause du partage très délicat de l’utilisation des Lieux saints pour les fêtes liturgiques, les Arméniens de Jérusalem n’ont pas voulu prendre le risque que leurs célébrations chevauchent celles des grecs-orthodoxes : à la cohérence calendaire, ils ont préféré la paix des Églises !