Les autorités allemandes ont annoncé lundi avoir libéré un Iranien condamné en 1997 à la prison à vie pour le meurtre commandité par Téhéran de quatre opposants kurdes iraniens à Berlin en 1992, tandis que son complice libanais a déjà été libéré et expulsé jeudi.
L’Iranien Kazem Darabi, 48 ans, devait être expulsé vers l’Iran dans la soirée depuis l’aéroport de Francfort (ouest), a indiqué l’avocat Wolfgang Wieland, ex-partie civile au procès.
Le Libanais Abbas Rhayel, 39 ans, a lui été expulsé le 6 décembre, vers une destination qui n’a pas été précisée par le parquet général fédéral, compétent pour les affaires de terrorisme.
L’attentat commis le 17 septembre 1992 dans un restaurant grec à Berlin, le « Mykonos », avait durablement mis à mal les relations germano-iraniennes.
Le parquet fédéral allemand avait annoncé en octobre que Kazem Darabi et Abbas Rhayel allaient être libérés de manière anticipée et expulsés d’Allemagne après avoir purgé 15 années de prison.
Les autorités allemandes avaient récusé tout marchandage politique.
Téhéran tentait depuis des années d’obtenir la libération de Kazem Darabi, considéré par Berlin comme un agent des services secrets iraniens. Son nom était revenu à plusieurs reprises dans des négociations sur des échanges de prisonniers.
De son côté, Israël a fait pression pour bloquer cette libération anticipée, voyant en Darabi une précieuse monnaie d’échange avec l’Iran, notamment pour obtenir des informations sur le sort d’un pilote israélien disparu depuis 1986, Ron Arad.
Le procès de Darabi et de Rhayel, un militant du Hezbollah libanais (pro-iranien), avait suscité une grave crise diplomatique entre l’Iran et l’Allemagne, et avec l’Union européenne solidaire de Bonn, car l’Etat iranien y avait été ouvertement accusé de terrorisme, en avril 1997.
Les ambassadeurs européens à Téhéran et leurs homologues iraniens dans l’UE avaient été rappelés immédiatement et n’étaient retournés en poste que plusieurs mois plus tard.
Darabi, le chef du commando, et Rhayel, qui a tiré les coups de feu mortels, avaient été condamnés à la prison à vie pour l’assassinat du chef du Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), Sadegh Charafkandi, et de trois de ses compagnons, venus assister à une réunion de l’Internationale socialiste.
Deux autres Libanais avaient été condamnés pour complicité dans ce bain de sang. Mohammed Atris a purgé sa peine de 5 ans et trois de prison. Youssef Amin a été expulsé vers le Liban après avoir purgé plus de la moitié de sa peine de 11 ans.