L’armée et le gouvernement turcs sont convenus des détails d’une opération transfrontalière contre les rebelles kurdes basés dans le nord de l’Irak, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul.
Le chef de la diplomatie a exhorté les Etats-Unis et l’Irak, qui s’opposent à une intervention militaire turque en Irak, à réprimer les hommes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Mais il a précisé que les autorités d’Ankara étaient prêtes, si nécessaire, à lancer une offensive.
« Nous avons décidé des moyens d’agir, tout est clair », a expliqué M. Gul à la chaîne de télévision privée NTV. « Nous savons quoi faire et quand le faire », a-t-il ajouté sans fournir d’autres précisions.
Ankara se plaint depuis longtemps de l’inaction des Américains contre les rebelles séparatistes kurdes, qui ont commis plusieurs attaques ces dernières mois sur le sol turc. Le chef de l’armée turque a demandé au gouvernement de fixer les lignes directrices d’une incursion dans le nord de l’Irak.
A la question de savoir si le gouvernement discuterait d’une possible offensive transfrontalière la semaine prochaine lors d’une réunion du cabinet, Abdullah Gul a répondu: « tout peut arriver en un jour ».
La Turquie combat depuis 1984 les rebelles séparatistes kurdes. Le conflit a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les attaques des séparatistes se sont récemment intensifiées et 67 soldats ont été tués depuis le début de l’année. Au cours de la même période, plus de 110 rebelles sont morts, d’après l’armée turque.
A l’approche des élections législatives du 22 juillet, des partis de l’opposition ont reproché au gouvernement de n’être pas assez dur vis-à-vis des terroristes, percevant une certaine réticence à approuver une opération militaire en Irak.
