Abdullah Gül pourrait être le premier président turc à se rendre en Arménie. Un événement historique. Invité par son homologue arménien Serge Sarksian, il doit assister, samedi 6 septembre, au match de football comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010, qui oppose l’Arménie à la Turquie, dans le vieux stade d’Erevan. Ironie de l’histoire, l’enceinte est située au pied du mémorial du génocide arménien commis en 1915. Le président Gül a réservé sa réponse jusqu’au dernier moment, par crainte de réveiller l’opposition nationaliste, à l’affût. Les deux voisins ont rompu toutes relations diplomatiques depuis 1993 et Ankara maintient fermée leur frontière commune en représailles à l’occupation du Karabakh par les troupes arméniennes. Les présidents turc et arménien promettent un nouveau départ dans leurs relations. Des rencontres secrètes entre diplomates ont déjà eu lieu en juillet. Et la Turquie a proposé à l’Arménie de prendre part à une plate-forme pour la stabilité dans le Caucase.
Guillaume Perrier (à Istanbul)
LE POINT