Turquie : Comment peut-on commettre un génocide ?

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Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Cet article est paru dans le journal turc YENI GAZETE le 25 Janvier 1967 : 41 ans après, jour pour jour, nous vous en proposons la traduction. Il se suffit à lui-même : les commentaires sont superflus. Juste un, éventuellement : en 1967, le combat mené par la diaspora pour la reconnaissance internationale du génocide arménien, était pratiquement inexistant. Un article à opposer donc aux « démocrates » de Turquie qui prétendent que le travail de la diaspora arménienne ces dernières années alimente la haine et l’extrémisme turcs. Merci à Christine Gardon qui, inlassablement, trie les archives de son grand-père Victor Gardon et y découvre des « perles »…

DE NOS JOURS, COMMENT PEUT-ON COMMETTRE UN GENOCIDE ?

HIKKET BIL « YENI GAZETE »

du 25 Janvier 1967

Molla Penari sokak N°30-32 Cagaloglou -ISTANBUL (Turquie)

En son temps dans les provinces orientales de l’Empire turc, avec les Turcs, les Arméniens vivaient aussi comme une minorité. Durant des siècles ils ont vécu tranquilles conservant leurs biens et leur religion. Les peuples appartenant à ces deux races étaient si solidement liés, que jusqu’à nos jours, on raconte encore, que le Turc partant pour un lointain voyage, confiait ses femmes et ses enfants à son voisin arménien. Pour avoir été digne de cette confiance, les Arméniens aussi, parlaient plus le turc dans leur vie courante, que l’arménien, la musique turque leur plaisait, ils gagnaient pas mal d’argent en exerçant les petits métiers et le commerce, délaissés par le Turc.

Mais aussi il fût un temps, où ces Arméniens, vivant tranquilles et en paix en Anatolie, furent victimes de machinations de certains aventuriers ; certaines puissances étrangères désirant démolir à la fois de l’intérieur et de l’extérieur l’Empire ottoman, ont joué un certain rôle. A partir de là, les pauvres Arméniens n’ont connu ni paix, ni sécurité.

La fin de l’histoire est connue.
Actuellement la majorité des Arméniens, comme ceux vivant dans la région de « Montebello » en Californie, mène une vie misérable d’émigré dans les bidonvilles « Nehir  » et « Tchartchapouc » de Beyrouth.

Le génocide, étymologiquement signifie l’extermination d’une race par une autre, toutes deux vivant sur le même territoire. Actuellement les Arméniens vivant à l’étranger, sont de temps en temps saisis par la maladie de se souvenir et prétendent qu’ils s ont subi un génocide en Anatolie Orientale, perpétré par les Turcs.

On dit que « Même une vipère ne pique pas l’homme endormi » Pour quelle raison nos Arméniens d’Anatolie se plaignent-ils d’un génocide ? Il parait que les Arméniens se tenaient tranquillement et innocemment et on se demande pourquoi ces Turcs qui leur confiaient même leurs femmes et leurs enfants ont soudain décidé de massacrer et d’éliminer les Arméniens ? Si toutefois telle était la vérité ?

Un Arménien que je connais à Beyrouth (qui connaît sa patrie par son père, originaire de Harpout), quand nous avons parlé de la déportation (Nota CVAN : ou « d’émigration forcée », le mot « tehcir » est beaucoup fort que « émigration ») des Arméniens :
« Vous avez raison, frère », disait-il. « Moi-même j’aurais jeté hors du pays les gens qui auraient lancé une bombe sur la voiture d’Abdul Hamid.

Et, ainsi, consciemment ou inconsciemment, s’exprimait-il néanmoins avec intelligence.
Aujourd’hui, pour la question arménienne, la seule déclaration pourrait être celle de l’Arménien de Beyrouth.
Aujourd’hui, à Istanbul, bien que peu nombreux, nos compatriotes ar­méniens vivent comme une minorité. Leur niveau de vie si aisé fait que nous, les Turcs, nous les envions parfois. Tout le monde est d’accord pour dire que ces compatriotes profitent mieux que nous des bienfaits d’Istanbul et de la Turquie. Personne ne se mêle de leurs affaires. Ils élisent leur Patriarche, suivent leur culte, vivent selon leur traditions. Ils mènent ainsi une vie joyeuse. Mais si tout d’un coup, à l’image des provocations venant de Beyrouth, ils essaient en Californie aussi, de nous contrarier en érigeant un monument contre la Turquie, à ce mo­ment-là, je ne sais pas si les Arméniens d’Istanbul pourront rester confortablement à leur place ?

Intérieurement, je supplie presque et j’ai envie de dire:
« _ Ne faites pas cela, laissez tranquilles ces citoyens turcs, si mignons, si travailleurs vivant dans leur coin». Ne les mettez pas dans la situation des Grecs d’Istanbul »

A notre époque, le génocide ne se commet pas comme dans le passé. Voici la voie choisie par les pauvres résidus arméniens vivant en dehors de la Turquie, pour déclarer un génocide. A notre époque, l’un ne peut massacrer l’autre si facile­ment, mais il ne faut pas que l’atmosphère devienne irrespirable … Alors, pas un seul Arménien ne pourra rester à Istanbul. Parce que la seule issue qui leur resterait, ce serait de fuir ce dernier morceau de la patrie …

Traduction corrigée par S.C. pour le Collectif VAN – 25 janvier 2008 – 08:00 – www.collectifvan.org

raffi
Author: raffi

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