Le procès de cinq jeunes Turcs passibles de la prison à vie pour le meurtre en avril de trois chrétiens a débuté vendredi à Malatya (est), a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Les victimes -Tilmann Geske, un missionnaire allemand, et les Turcs Necati Aydin et Ugur Yüksel, tous trois membres de la petite communauté évangélique de Malatya- avaient été ligotées le 18 avril dans les locaux de leur maison d’édition chrétienne avant d’être égorgées.
Le ministère public a estimé que les cinq auteurs présumés du crime, âgés de 19 à 20 ans, avaient créé une « organisation terroriste armée » pour imposer leurs convictions idéologiques et requis la prison à vie pour chacun d’eux.
Il a requis au moins un an de prison contre deux complices supposés, également jugés vendredi.
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé autour du tribunal où se tenait l’audience à laquelle assistaient Susanna Geske, la veuve du missionnaire, Ahmet Güvener, le chef de la communauté protestante de Diyarbakir (sud-est), ainsi que des diplomates américains et européens, notamment allemands.
Selon l’acte d’accusation, les prévenus se sont dit persuadés que les activités missionnaires chrétiennes en Turquie faisaient partie d’un vaste complot soutenu par les Etats-Unis et Israël et visant à affaiblir l’islam et la nation turque.
L’un d’entre eux, Emre Günaydin, 19 ans, a été désigné par l’acte d’accusation comme le meneur du groupe et le « cerveau » du crime.
Les assaillants ont été interpellés sur les lieux du crime mais Günaydin, grièvement blessé alors qu’il tentait de s’enfuir en sautant du balcon, n’a été incarcéré que le mois suivant.
L’Allemagne a dénoncé le triple meurtre, qui fait suite à celui d’un prêtre catholique l’an dernier et d’un journaliste arménien en janvier, comme le signe d’une « intolérance inacceptable ».