La police turque a arrêté samedi dix personnes lors de la dispersion à Van (est) d’une manifestation organisée par le principal parti pro-kurde de Turquie, accusé de collusion aves les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), annoncé la chaîne NTV.
Quelque 2.000 personnes étaient rassemblées à Van à l’appel du Parti pour une société démocratique (DTP), contre lequel une procédure d’interdiction a été lancée la veille par la justice turque.
Les policiers sont intervenus lorsque des manifestants ont scandé des slogans en faveur du dirigeant du PKK emprisonné Abdullah Ocalan, a indiqué la télévision.
Les policiers ont tiré en l’air et utilisé des gaz lacrymogènes à l’encontre des manifestants qui ont riposté en lançant des pierres.
Un journaliste, atteint par une pierre, a été blessé à la tête, a indiqué pour sa part l’agence turque Anatolie.
La demande concernant le DTP a été déposée vendredi par le procureur de la Cour de cassation turque auprès de la Cour constitutionnelle, qui est habilitée à interdire les formations politiques.
« Le parti en question est devenu le foyer d’activités contraires à l’indépendance de l’Etat et à son unité indivisible », selon le document.
Affirmant que les dirigeants du DTP obéissaient aux « directives » d’Abdullah Öcalan, le procureur a réclamé qu’ils soient interdits d’activité politique pendant cinq ans.
Les 20 députés du DTP sont accusés par le gouvernement, l’opposition, l’armée et la majorité de la presse d’être la vitrine politique légale du PKK.