Turquie : Erdogan insiste pour une étude conjointe de la tragédie arménienne

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Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a renouvelé l’appel de son gouvernement pour que des historiens turcs et arméniens étudient conjointement les massacres d’Arméniens dans l’Empire ottoman, tout en insistant sur le fait qu’ils ne constituent pas un génocide.

Dans un article publié le vendredi, Erdogan a également condamné l’Arménie pour son soutien de la résolution du Congrès américain qui qualifie les massacres de 1915-1918 de plus d’un million d’Arméniens ottomans, de génocide. Il a affirmé que Erevan et de la diaspora arménienne ont politisé le délicat problème afin de « diffamer » la Turquie, plutôt que de remédier à « la tragédie qui s’est abattue sur les Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. »

Le Ministère des affaires étrangères arménien a refusé de commenter ces déclarations.

« La vérité est que les allégations arméniennes de génocide touchant aux événements de 1915 n’ont pas été historiquement ou juridiquement prouvées », a déclaré Erdogan, dans un écrit du ‘Wall Street Journal’. « Si la réalité du génocide – le plus élevé de crimes – est vérifiée et que les faits sont incontestables comme le prétend le lobby arménien, alors la question doit être posée, de savoir pourquoi ce problème n’a jamais donné lieu à un arbitrage international tel que le prescrit la Convention de l’ONU sur la ‘Prévention et la Répression du Génocide’. »

« Peut-être plus important encore, nous devons aussi nous demander pourquoi l’Arménie refuse obstinément l’offre de la Turquie de créer une Commission mixte d’historiens afin d’examiner ensemble les événements de 1915, par un dialogue bilatéral – tout en soutenant ouvertement les efforts de diffamation envers la Turquie.  »

« Notre offre de dialogue est sincère et la réconciliation est sur la table », a-t-il ajouté. « Il appartient à l’Arménie d’effectuer le prochain pas. »

Erdogan avait déjà fait cette offre pour la première fois début 2005 dans une lettre adressée au Président Robert Kotcharian, à la veille des manifestations marquant le 90ème Anniversaire du génocide. Dans sa réponse, Kotcharian avait rejeté cette demande et proposé la création d’une Commission intergouvernementale Arméno-Turque qui aborderait ce point et d’autres questions concernant les deux pays.

Le gouvernement arménien, appuyé par de nombreux experts et par la diaspora, a jugé la proposition turque comme un stratagème destiné à faire échouer le succès de plus en plus grandissant de la campagne arménienne pour la reconnaissance internationale du génocide. Ils font valoir que l’utilisation du terme ‘génocide arménien’ est encore un crime en Turquie et que le gouvernement Erdogan n’a pas fait grand chose pour supprimer cet article du Code pénal turc.

Une tierce Commission indépendante pour les événements sanglants de 1915 avait été lancée en 2002 par un groupe d’éminents Turcs et Arméniens, agissant sous l’égide des États-Unis intitulée « Commission de Réconciliation Arméno-Turque. » Dans un rapport publié en février 2003, Le Centre International pour la Justice Transitoire (ICTJ), basé à New York, a conclu que les massacres et les déportations des Arméniens « incluaient tous les éléments constitutifs d’un crime de génocide » tel que défini par la Convention des Nations Unies mentionnée par Erdogan.

La Président américain George W. Bush a, à maintes reprises, cité l’ICTJ, dans ses messages annuels à la communauté arménienne d’Amérique, tout en refusant d’employer le mot génocide pour cette tuerie. De plus, l’étude de l’ICTJ a été approuvée en avril dernier par plus d’une cinquantaine de lauréats de prix Nobel à travers le monde.

L’article d’Erdogan fait clairement partie des efforts frénétiques d’Ankara pour éviter l’adoption par la Chambre des Représentants des Etats-Unis, d’une motion qui invite Bush à « qualifier de génocide l’extermination délibérée et systématique de 1.500.000 Arméniens « . Le premier ministre turc a décrit le projet de résolution comme « profondément injuste et injurieux pour les Turcs » et a de nouveau averti que son adoption à Washington endommagerait gravement les liens étroits avec Ankara.

Erdogan a mis en garde les législateurs américains en précisant : « Ne nous laissons pas faire une erreur qui va certainement porter un coup sévère à un partenariat que nous avons si durement mis sur pied ensemble. »

Les dirigeants d’Erevan se sont félicités de la décision prise le 10 octobre par la Commission des affaires étrangères de la Chambre, qui a approuvé le projet de résolution sur le génocide, malgré les objections de l’administration Bush. Le ministre des affaires étrangères Vartan Oskanian a écrit en ce sens à la Présidente de la Chambre Nancy Pelosi, laquelle n’a pas tenu compte non plus, de la mise en garde de huit anciens secrétaires d’État des États-Unis avec le même argumentaire, en début de mois.

Le génocide n’est apparemment pas à l’ordre du jour de la visite à Washington du Premier Ministre Serge Sarkissian, qui a commencé ses entretiens jeudi avec le Secrétaire à la Défense Robert Gates, un ardent adversaire de la résolution. Gates a signalé que ni lui, ni Sarkissian n’ont soulevé la question lors de la réunion.

Emile Danielian, armenialiberty, traduit par GM

source: Armenialiberty

Traduction : http://www.eafjd.org/

raffi
Author: raffi

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