Le président de la Conférence des Eglises européennes (KEK) Jean-Arnold de Clermont a demandé au gouvernement français d’intervenir pour qu’Ankara protège ses minorités, suite au meurtre de trois chrétiens le 18 avril dans l’est turc, selon un communiqué reçu lundi.
Dans un courrier adressé au président Jacques Chirac le 27 avril mais rendu public lundi, le président de la KEK veut que Paris demande à Ankara « d’adopter une attitude nouvelle envers les minorités religieuses qui, jusqu’à ce jour, ne bénéficient pas d’un statut juridique assurant leur liberté ».
La Conférence des Eglises européennes (KEK), fondée en 1959, est une communauté de 125 Eglises de tradition orthodoxe, protestante, anglicane et vieille-catholique de tous les pays d’Europe, et de 40 organisations associées.
Le pasteur Jean-Arnold de Clermont souhaite également que le gouvernement exprime « avec la plus grande fermeté au gouvernement turc sa condamnation » des meurtres, après tortures, de deux chrétiens turcs et d’un allemand à Malatya (est). Leur maison d’édition distribuait des Bibles et publiait des livres chrétiens.
Cinq Turcs, dont une femme, soupçonnés d’être impliqués dans ces meurtres largement condamnés dans le monde, sont sous les verrous, six suspects ont été libérés dans l’attente de leur procès et un autre, chef présumé du groupe, est hospitalisé pour un traumatisme crânien.
Le Présidium de la Conférence des Eglises européennes (KEK), réuni à Cartigny, près de Genève, du 23 au 25 avril, a déjà condamné ces meurtres et exhorté le gouvernement turc d' »adopter une nouvelle attitude envers les minorités religieuses ».
Il a aussi demandé aux musulmans, aux chrétiens et à tous les croyants d’Europe de « rejeter l’exploitation de la religion à des fins politiques et de bâtir ensemble des ponts de paix et de dialogue entre tous les peuples et cultures « , est-il rappelé dans le communiqué issu de la Fédération protestante de France.