La crise financière aux Etats-Unis va faire peser une menace sur la croissance de l’économie turque, qui devrait cependant en souffrir le minimum grâce aux réformes mises en vigueur dans le secteur bancaire, a assuré lundi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
« Evidemment la Turquie ne peut totalement rester à l’écart d’une tourmente qui secoue aussi fort le monde entier (…). Mais la Turquie n’est plus aussi vulnérable qu’elle l’était autrefois contre les crises et la volatilité », a-t-il dit lors d’une conférence de presse consacrée essentiellement à l’économie turque.
Depuis une grave crise qui l’a secouée en 2001, la Turquie a mis en vigueur une série de réformes pour assainir notamment son secteur bancaire.
« Notre économie est aujourd’hui plus solide. (…) La Turquie traversera cette crise avec le moins de dégâts possibles », a-t-il souligné, ajoutant que la discipline fiscale et budgétaire continuera d’être de mise.
Le Premier ministre a toutefois précisé que la croissance du pays « n’atteindra pas le niveau élevé de ces dernières années », prédisant, sans donner de chiffres, une révision des objectifs de son gouvernement qui étaient de 5% pour 2008.
Le taux de croissance pour le deuxième trimestre de l’année, annoncé au début du mois par l’Institut turc des statistiques (Tüik), a été de 1,9% contre 6,7% pour le premier trimestre.
L’économie turque a enregistré une croissance de 6% en 2006.
M. Erdogan a par ailleurs indiqué que son gouvernement décidera au plus tard jusqu’à novembre des suites à donner à sa coopération avec le Fonds monétaire international (FMI), qui lui avait accordé en mai une dernière tranche d’une ligne de crédit sur trois ans de 10 milliards de dollars.
Ce crédit avait remplacé un précédent programme triennal qui a permis au pays d’éviter l’effondrement financier après la crise de 2001.
Ankara doit décider s’il souhaite ou non recourir à nouveau aux services du Fonds, et sous quelle forme