Un tribunal militaire de l’est de la Turquie a interdit la diffusion par les médias d’informations sur le procès de huit soldats gardés prisonniers pendant deux semaines par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) puis relâchés début novembre.
Les médias ont reçu par fax une notification de la décision prise lundi par la cour martiale de Van -un document parvenu à l’AFP dans la nuit de lundi à mardi.
« La plupart des documents et informations se rapportant à l’enquête sur cette affaire, qui concerne des actes portant atteinte à l’unité de l’Etat et visant à soustraire une partie du territoire national à l’administration de l’Etat, sont de nature à nécessiter le secret dans l’intérêt de la sécurité nationale », affirme la cour.
Les huit soldats ont été faits prisonniers le 21 octobre par le PKK lors de l’attaque d’une position militaire turque près de la frontière irakienne, au cours de laquelle 12 soldats ont perdu la vie.
Les huit hommes ont été libérés le 4 novembre dans le nord de l’Irak. De retour en Turquie, ils ont été écroués une semaine plus tard.
Dans sa décision, la cour indique que les soldats sont jugés pour a voir agi « à l’encontre des besoins de la fonction publique, insubordination persistante ayant conduit à de graves pertes et fuite à l’étranger ».
Le document indique qu’ils ont « abandonné leurs positions conformément aux offres des terroristes et sont allés avec les terroristes dans (leurs) camps dans le nord de l’Irak ».
L’attaque du 21 octobre a indigné l’opinion publique turque et renforcé les pressions sur le gouvernement turc en faveur d’une intervention militaire contre les camps du PKK dans le nord de l’Irak, qui servent aux rebelles de bases arrière pour leurs opérations dans le sud-est de la Turquie.