Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article en anglais paru dans The Financial Times le 27 février 2007.
Le discours tenu ce mois-ci à Washington par le chef des forces armées turques le Général Yasar Büyükanit, est un avertissement destiné au gouvernement Erdogan en fin de mandat et à la nation entière : en Turquie, l’armée se verra toujours un rôle à jouer au sein de la société…
Le chef des forces armées turques fait une démonstration de force politique
Vincent Boland à Ankara
Publié le 27février 2007 à 02:00
The Financial Times Ltd 2007
Le Général Yashar Buyukanit a profité d’une visite pour déclarer que la Turquie était plus que jamais confrontée à des menaces contre sa sécurité nationale, mais que ses soldats la protègeraient contre toute tentative de séparatisme. Quelques jours plus tard le gouvernement d’Ankara laissait tomber un projet de voies de communication officielles avec les dirigeants civils kurdes du nord de l’Irak (demandé par de nombreux pays). Ce renoncement du gouvernement représente une victoire décisive des militaires sur les politiques, et souligne l’influence toujours présente de l’armée, dix ans après que les généraux ont chassé un gouvernement islamiste sans un coup de feu, ce qu’on a appelé le « coup d’Etat post-moderne ».
Malgré tous les changements juridiques et constitutionnels des quatre dernières années, l’armée turque continue à influencer et modifier la politique gouvernementale d’une manière qu’on ne verrait dans aucun autre pays européen (Nota CVAN : effectivement Monsieur Boland, le rôle redoutable de l’armée turque n’a pas d’équivalent en Europe. Heureusement).
Cengiz Aktar, professeur à l’Université Bahcesehir, dit que le discours du Gl Buyukanit à Washington était un avertissement destiné au gouvernement en fin de mandat et à la nation entière. « S’il y avait la moindre volonté politique de parler aux reponsables kurdes en Irak, elle a disparu à présent », a-t-il dit.
Les interventions des militaires dans le domaine politique sont l’un des principaux obstacles à l’intégration dans l’Europe.
Outre le coup d’Etat de février 1997, il y en a eu 3 depuis 1960, avec tanks, arrestations etc… Actuellement l’armée est en train de tester la nouvelle frontière entre militaire et politique.
Les généraux craignent surtout que les changements consitutionnels aient affaibli le Conseil National de Sécurité, autrefois dominé par les militaires, mais aujourd’hui présidé par un civil, sans renforcer les alternatives politiques ou civiles, et ce à un moment où les voisins de la Turquie (Irak, Iran, Syrie, Géorgie et Arménie) connaissent des bouleversements.
Omer Taspinar, de la Brookings Institution de Washington, dit que l’importance prise par le Gl Buyukanit ces dernières semaines reflète la faiblesse des politiques autant que l’assurance retrouvée des militaires. Les généraux sont de nouveaux en train de combler un vide, et de devenir de plus en plus le baromètre des positions turques, selon lui.
Le Gl Buyukanit s’est déjà heurté au gouvernement dans le passé, et va le refaire durant la course aux élections présidentielles et législatives de cette année – tant qu’il pense que l’armée est meilleur juge que les hommes politiques en ce qui concerne l’état d’esprit de la population. « Tant que les responsables politiques ne seront pas honnêtes à propos des problèmes de la Turquie, l’armée se verra toujours un rôle à jouer au sein de la société, » dit le Pr Genckaya.
© Traduction résumée : Collectif VAN
Biography
General Yaşar Büyükanit was born in İstanbul on September 1, 1940. He graduated from the Turkish Military Academy in 1961 as an infantry officer. After graduating from the Infantry School in 1963, he served in different units of the Turkish Army as a Platoon and Commando Company Commander until 1970.[2]
Following his graduation from the Army Staff College in 1972, he served as the Chief of Operations at the 6th Infantry Division, as an instructor at the Army Staff College, as the Chief of the Intelligence Division Basic Intelligence Branch Forces and Systems Section at the Supreme Headquarters Allied Powers Europe (SHAPE) in Mons, Belgium, as the Section and then Branch Chief of the General-Admiral Branch at the Turkish General Staff (TGS) Headquarters, as the Commander of Kuleli Military High School and of the Presidential Guard Regiment.[2]
After graduating from the NATO Defense College, he was promoted to the rank of Brigadier General in 1988. He served as the 2nd Armored Brigade Commander and then as the Chief of Intelligence Department at AFSOUTH Headquarters in Naples, Italy.[2]
Having been promoted to rank of Major General in 1992, General Büyükanit served as the Secretary General of the Turkish General Staff and then as the Superintendent of the Turkish Army Academy. He was promoted to the rank of Lieutenant General in 1996 and served as the 7th Army Corps Commander until 1998, after which he became the Chief of Operations of the TGS.[2]
In 2000, he was promoted to the rank of General and served as the Deputy Chief of TGS until 2003. He later served as the Commander of the First Army. General Büyükanit was later appointed as the Commander of the Turkish Army in 2004. He assumed the Command of the Turkish Armed Forces on August 28, 2006.[2]
His decorations include the Turkish Armed Forces (TAF) Medal of Honor, TAF Medal of Distinguished Courage and Self-Sacrifice, TAF Medal of Distinguished Service, United States Armed Forces Legion of Merit, Italian Armed Forces Medal of Merit and the Pakistani Medal of Nishan-e-Imtiaz.[2]
General Yaşar Büyükanit is married to Filiz Büyükanit and has a daughter. General Büyükanit speaks English as a foreign language.[3]
