Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré tard vendredi 2 juin 2006 ne pas s’inquiéter de l’annonce d’une forte hausse des prix en mai, tandis que le ministre de l’Economie Ali Babacan excluait une révision de l’objectif annuel d’inflation.
« Il y a ces jours-ci des facteurs conjoncturels de découragement. Aujourd’hui (vendredi) un taux d’inflation de 9,8% (sur 12 mois) a été annoncé pour mai », a déclaré lors d’une inauguration à Zonguldak (nord) M. Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie.
« Nous n’avons pas d’inquiétude, la situation se rétablira d’elle-même. Et si Dieu veut, nous atteindrons notre objectif », a-t-il poursuivi.
Les prix à la consommation ont progressé de 1,88% en mai en Turquie et de 9,86% sur les douze derniers mois, a indiqué vendredi l’Institut des statistiques, faisant craindre que l’objectif d’un taux d’inflation de 5% pour 2006 ne soit pas atteint.
L’indice mensuel est bien supérieur à la prévision de 0,75% donnée par la Banque centrale après une enquête auprès de 75 économistes, banquiers et dirigeants d’entreprises.
« Une révision de notre objectif (d’inflation) n’est absolument pas à l’ordre du jour » a pour sa part commenté M. Babacan sur la chaîne de télévision publique TRT-2, attribuant la montée de l’inflation à des paramètres extérieurs comme la hausse des prix du pétrole et du gaz.
« Il y a une situation très mouvementée sur les marchés mondiaux en ce moment », a-t-il expliqué, cité par Anatolie. « Il nous reste encore sept mois (avant la fin de l’année). Il faut absolument analyser ce qui va se produire au cours de cette période ».
La Banque centrale turque avait estimé la semaine dernière qu’un taux d’inflation supérieur à l’objectif fixé était « très probable ».
La Bourse d’Istanbul a chuté de près de 10% au cours du mois dernier, en partie à cause des craintes liées à l’inflation, selon les analystes.
En 2005, le taux d’inflation était de 7,72%, soit en-deçà de l’objectif de 8,0% fixé par le FMI dans son plan de relance économique.