De lourdes peines de prison, dont deux à vie, ont été requises contre 18 Turcs accusés d’être impliqués à des degrés divers dans l’assassinat du journaliste turc arménien Hrant Dink, et leur procès doit s’ouvrir le 2 juillet, a indiqué lundi une avocate de la partie civile.
Hrant Dink, 52 ans, s’est attiré la haine de cercles ultra-nationalistes pour avoir dénoncé le génocide arménien de 1915-1917.
Il a été abattu le 19 janvier devant le siège de son journal bilingue Agos, en plein centre d’Istanbul.
Les deux instigateurs présumés de l’assassinat risquent la prison à vie et celui qui a appuyé sur la gâchette une peine allant de 18 à 24 ans de prison, selon Fethiye Cetin, une des avocates de la famille de Hrant Dink.
Outre la réclusion à perpétuité, Erhan Tuncel, un étudiant, risque une peine allant de 22,5 à 48 ans de prison notamment pour avoir dirigé une organisation terroriste et Yasin Hayal, 26 ans, une peine supplémentaire de 18 à 30 ans de prison pour la même raison mais aussi pour avoir fourni l’argent et l’arme du crime. Entre 18 à 24 ans de prison sont requis contre Ogün Samast, un jeune chômeur de 17 ans vivant à Trabzon, bastion nationaliste du nord-est du pays, qui a reconnu avoir tiré contre Dink. Il encourt une peine supplémentaire de 8,5 à 18 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste et port d’arme illégal.
Des peines allant de 7,5 à 35 ans de prison ont été requises contre les 15 autres accusés, tous originaires de Trabzon, pour complicité de meurtre et appartenance à un groupe terroriste. Hayal est également accusé d’avoir menacé le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk, poursuivi en justice pour avoir déclaré à un journal suisse qu' »un million d’Arméniens et 30.000 Kurdes » avaient été tués en Turquie mais dont le procès a été interrompu pour des raisons techniques.
Me Cetin a indiqué qu’Orhan Pamuk était cité à comparaître au procès en qualité de partie civile. L’avocate n’était pas immédiatement en mesure de confirmer si le procès allait se tenir à huis clos en raison de l’âge d’Ogün Samast, mineur, comme l’a affirmé la chaîne d’information CNN-Türk.