Turquie/UE: Bruxelles laisse une dernière chance à Ankara

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La Commission européenne a décidé mercredi de ne pas recommander une suspension des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, mais d’en laisser planer la menace si Ankara ne respectait pas ses engagements sur Chypre, a-t-on appris de source communautaire européenne.

A l’issue d’une réunion examinant les progrès de la Turquie vers l’UE, la Commission a décidé d’éviter à ce stade un clash avec Ankara en ne recommandant pas de suspendre les pourparlers d’adhésion avec Ankara, commencés en octobre 2005.

En revanche, elle a assuré que si la Turquie s’obstinait à refuser d’ouvrir ses ports aux navires chypriotes grecs, la Commission adopterait « les recommandations nécessaires » avant le sommet européen des 14 et 15 décembre, selon cette source. Sans fixer d’ultimatum précis, la Commission laisse ainsi à Ankara quelques semaines –cinq au plus d’ici le sommet– pour respecter ses engagements, et donner ainsi encore une chance au compromis préparé par la présidence finlandaise de l’UE.

Cette dernière a proposé fin septembre un plan pour reprendre le commerce direct entre l’UE et la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara) et encourager Ankara à ouvrir certains de ses ports aux navires de la partie chypriote grecque, au sud de l’île divisée depuis 1974.

La Turquie a en effet signé en juillet 2005 le protocole dit d’Ankara qui étend son union douanière avec l’UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004, mais refuse d’appliquer cet accord aux Chypriotes grecs. Malgré les menaces de suspension de ses pourparlers d’adhésion proférées par de nombreux leaders européens, Ankara, soutenu par son opinion publique, exige toujours la levée de l’embargo qui frappe la RTCN avant d’ouvrir ses ports aux navires chypriotes grecs.

Une minorité de commissaires avaient poussé ces derniers jours pour que la Commission recommande dès maintenant la suspension des négociations avec Ankara, mais d’autres sont très favorables à la poursuite de ce processus avec ce grand pays à cheval entre l’Europe et l’Asie majoritairement musulman et stratégiquement très important pour l’UE.

« Le pire signal que nous enverrions au monde, et en particulier au monde musulman, serait de perdre la Turquie », a notamment plaidé mercredi auprès de ses collègues le commissaire au Développement Louis Michel, selon une autre source communautaire.

« Voulons-nous décourager un potentiel membre fort de l’Union européenne pour en faire un potentiel voisin difficile? », a ajouté le commissaire, demandant à tous de « sauvegarder le cap politique que nous nous sommes défini ».

raffi
Author: raffi

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